Loi IVG: le cdH hausse le ton
Si on n’avait pas beaucoup entendu le cdH sur la modification de la loi IVG, le parti centriste semble muscler son discours.
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Publié le 30-11-2019 à 07h00
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Plutôt discret jusqu'ici sur la modification de loi IVG, le cdH monte le ton et muscle les débats depuis quelques jours. Si contrairement à son homologue néerlandophone du CD&V, le parti de la rue des Deux Églises n'a pas le droit de vote en commission, Catherine Fonck d'un côté, Maxime Prévot de l'autre, les poids lourds du parti sortent du bois sur le sujet pour tenter de se faire entendre. «Parce que j'ai rencontré des gens qui m'ont dit ne pas comprendre notre positionnement», précise le président Prévot.
Même si on est encore très loin d'un vote à la chambre, le parti centriste confirme qu'il ne peut pas apporter son soutien au texte proposé. «Mais on ne remet pas en cause le principe même de l'avortement, complète Maxime Prévot. La loi belge est déjà plutôt avant-gardiste par rapport à d'autres pays voisins. Nous sommes simplement dans une démarche anti-excès. »
Sur les quatre points défendus ces dernières semaines en commission, le cdH est favorable à deux d’entre eux. La réduction du délai de réflexion à 48 heures et la dépénalisation à l’égard des femmes.
Pas question par contre d'entendre parler d'une dépénalisation pour les médecins pour les centristes. «Il doit subsister des balises pour les médecins, rétorque Prévot. Quel est le sens d'avoir une loi s'il n'y a plus de capacité de sanction si on ne la respecte pas.»
Caricaturalement mis de côté
Le cdH s'étonne surtout de ne pas avoir été convié par les autres formations politiques aux discussions préparatoires. «Ils ont fait preuve de mépris par rapport à notre conviction, regrette le président. Nous avions pourtant manifesté notre disponibilité pour débattre.Nous avons été caricaturalement mis de côté.Le texte sur la table n'a rien de progressiste. Être dans le progrès, ce n'est pas uniquement être dans l'excès. »
Comme l'avait déjà fait Catherine Fonck devant la commission, le président cdH rappelle que son parti est également opposé à l'augmentation du nombre de semaines durant lesquelles l'IVG est possible. « Porter à 18 semaines, cela veut dire en réalité 20 semaines aménorrhée (NDLR: depuis les dernières règles), répète-t-il. À cinq mois nous sommes face à un être neurosensible.»
Même s'il a été démontré qu'il était déjà possible de connaître le sexe de l'enfant avant les douze semaines actuelles, le cdH s'inquiète de la légitimité de certains avortements à venir si le délai est prolongé. «Si le sexe de l'enfant ne convient pas aux parents, iront-ils avorter, martèle Maxime Prévot. On sait aussi qu'au plus tard se pratique l'IVG, plus cela pose problème pour les grossesses suivantes.»
S'il n'apporte pas de solutions aux nombreuses femmes qui passent notamment chaque année la frontière hollandaise pour se faire avorter parce qu'elles ont dépassé le délai belge, Maxime Prévot préfère souligner «qu'il y en a aussi beaucoup qui viennent de Hollande en Belgique parce qu'ils considèrent là-bas qu'après 22 semaines, il s'agit d'un fœticide, alors qu'en Belgique, s'il y a un motif médical c'est possible jusqu'au terme. »
Trop conservateur le cdH? «On ne renie pas l'état actuel de la législation, se défend le N° 1 du parti. On estime juste que le texte proposé va trop loin. »