Tomorrowland: la came de Julien
Il se peut qu’on ait fait son baluchon distraitement. Et que des produits illicites s’y soient glissés par mégarde. Mais une fois à l’entrée de Tomorrowland, le message est clair: rien ne sera admis sur le site. «Un grand panneau lumineux rappelle qu’on peut se débarrasser de ses drogues dans des bacs prévus pour ça», raconte Julien, fidèle au poste depuis 2013. «Je n’ai jamais vu quelqu’un le faire… »
Publié le 23-07-2019 à 07h00
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Mais ce qu'il a vu, par contre, c'est que les contrôles pour accéder au camping sont plutôt légers. «Franchement, dans une tente pliée, on peut cacher pas mal de trucs sans trop de mal », dit-il. Ceci dit, la police est présente dans le camping. En uniforme et en civil. «Ils sont habillés en festivaliers. J'ai déjà assisté à des interventions pour des flagrants délits. Ils emmènent les gens avec un essuie passé par-dessus les menottes pour ne pas attirer trop l'attention.» Il se souvient de l'édition 2018. « On était à peine arrivé qu'un Russe se plantait devant nous. Il a ouvert une veste, qu'il portait malgré la canicule. Il avait plein de sachetsà l'intérieur.»
Les contrôles sont plus serrés pour passer du camping au site du festival. Détecteur de métaux, fouilles au corps, chiens renifleurs. « C'est quasi impossible de faire passer quelque chose».
Et pourtant, ça passe. «J'ai vu des gens qui consommaient de la cocaïne sans se cacher, en plein festival. Dont un type qui sniffait son produit directement sur le verre de ses lunettes de soleil. » La came de Julien, c'est la musique. «Moi, je suis fan d'electro. Je viens pour ça. Je n'ai pas besoin d'autre chose. Je ne fume même pas… Mais j'ai un peu le sentiment que pas mal de gens, notamment ceux qui viennent de l'étranger, sont un peu dans cet état d'esprit. À Tomorrowland, OK, il y a la musique, mais il faut se défoncer. Or, quand on voit ce que ça coûte déjà d'y être, c'est un peu bête…»