Risque de noyade dans les piscines: comment assurer la sécurité des enfants?
Face au risque de noyade des enfants dans les piscines privées, quelles sont les précautions à prendre et les gestes qui sauvent? Focus.
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Publié le 11-07-2019 à 18h45
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En ce début d’été, la météo ensoleillée est propice aux baignades, notamment pour les nombreux Belges qui disposent d’une piscine dans leur jardin. Deux drames ont toutefois rappelé la dangerosité de ces piscines privées.
Le 14 juin dernier, une petite fille s'est noyée à Jupille après avoir échappé à la surveillance de ses puéricultrices. Et ce mercredi, c'est un garçonnet qui a perdu la vie après être tombé dans sa piscine à Musson. De quoi se poser, à nouveau, la question de la sécurité au bord des piscines.
Pour éviter de tels drames, la première chose à faire est de toujours garder un œil attentif sur nos chères petites têtes blondes. «Un enfant peut se noyer en quelques dizaines de secondes. Si on le perd de vue un instant, ça peut être fatal. C'est pour cette raison qu'il faut toujours rester proche de lui et éviter, par exemple, d'être au téléphone quand son enfant se baigne», explique Stéphane Jaumotte, formateur à la Ligue Francophone Belge de Sauvetage.
C’est important d’enlever tout jouet de couleur flash qui flotte à la surface pour ne pas que l’enfant soit attiré
Face au grand pouvoir d'attraction des piscines sur les bambins, il faut empêcher que ceux-ci aient envie de se mettre dans l'eau. Plusieurs gestes simples peuvent notamment éviter aux enfants de se retrouver en mauvaise posture s'ils échappent à la vigilance de leurs parents. «Pour une piscine hors-sol, il faut par exemple enlever l'échelle. C'est également important d'enlever tout jouet de couleur flash qui flotte à la surface pour ne pas que l'enfant soit attiré», ajoute Stéphane Jaumotte.
Piscine non sécurisée: légal en Belgique, punissable en France
Pour une sécurité optimale, la meilleure solution reste d'installer des dispositifs pour sécuriser sa piscine. L'alarme, qui va sous l'eau et analyse les mouvements, est le système le plus connu mais pas forcément le plus efficace. «Personnellement, je ne suis pas convaincu par les alarmes, confie Alexandre Nihoul, responsable des ventes chez le pisciniste «Sensations Ô». De toute façon, si l'alarme fonctionne, c'est qu'il est déjà trop tard car l'enfant est déjà dans l'eau.»

Au-delà des alarmes, de nombreux moyens efficaces existent pour restreindre l'accès aux enfants en bas âge. Et ce, pour toutes les bourses. «Le moins cher, c'est une bâche à barres. Ensuite, on a les volets automatiques qui sont plus chers (entre 5000 et 12 000 euros) mais aussi très sécurisants. Avec les crochets de sécurité du volet, l'enfant peut même marcher dessus sans aucun danger. Les barrières fonctionnent bien aussi mais esthétiquement, ce n'est vraiment pas terrible. Ensuite, il reste les abris qui sont toutefois très onéreux puisqu'ils oscillent entre 15 000 et 20 000 euros», détaille Alexandre Nihoul.
Malgré l'existence de ces dispositifs, aucune loi n'oblige les particuliers à s'en équiper chez nous alors qu'en France, ne pas sécuriser sa piscine est passible d'une lourde amende, jusqu'à 45 000 euros. «Le marché des piscines est très grand chez nos voisins donc c'est normal qu'il y ait une législation stricte, précise Alexandre Nihoul. Par contre, en Belgique, le marché est seulement en train d'exploser par rapport à il y a 5 ans (NDLR: 2400 piscines ont été construites en 2018, soit 20 % de plus qu'en 2017). Si les piscines privées continuent à se démocratiser chez nous, peut-être qu'à terme, il y aura une loi comme celle en vigueur en France.»

À l’image des noyades tragiques de Musson et de Jupille, il est parfois trop tard pour intervenir. Toutefois, si l’on parvient à agir à temps, il est important de connaître les gestes de premiers secours avant l’arrivée des équipes d’urgences.
«Si on se sent capable d'aller chercher la personne dans l'eau, il faut la sortir le plus vite possible et la stimuler. L'étape suivante est de vérifier si la personne respire ou non. Si c'est non, il faut entamer la réanimation en alternant compressions thoraciques et bouche-à-bouche. Évidemment, contacter le 112 au préalable est primordial», préconise Stéphane Jaumotte.
La Ligue Francophone Belge de Sauvetage conseille vivement de se former à ces gestes qui sauvent et de s'y exercer souvent. Il en va de même pour la Croix-Rouge qui insiste également sur l'importance d'agir. «Même si l'on n'est pas sûr, c'est mieux d'avoir des gestes approximatifs que de rien faire», explique Arnaud Attout.