Les actes de vandalisme sur les radars: «C’est un sport national en Belgique»
Radars répressifs, radars préventifs, caméras, lidars,… Tous ces appareils servent à contrôler la vitesse et le trafic sur nos routes. Un bon nombre d’entre eux sont pourtant la cible d’actes de vandalisme.
- Publié le 11-05-2019 à 11h51
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Vous les avez sûrement remarqués au cours d’un trajet en voiture. Souvent installés le long des voiries, les lidars, ces grosses boîtes métalliques, servent à contrôler la vitesse des véhicules sur nos routes. Si certains les voient d’un bon œil, histoire de réprimer certains chauffards de la route, d’autres ne l’entendent pas du tout de cette oreille. De nombreux actes de vandalisme sont commis sur ces appareils. «Cela dépend un peu la période», confie Pierre Grisard, manager de Securoad, l’entreprise en charge des lidars. «Pendant les périodes des gilets jaunes, cela pouvait aller jusqu’à une dizaine de cas de vandalisme sur le week-end. Actuellement, c’est deux à trois cas par semaine. On croirait que c’est un sport national en Belgique.»
Si ces actes de vandalisme sont nombreux, ils sont aussi très variés. «Cela peut aller du graffiti sur l’appareil à de la peinture étendue sur la caméra», précise Pierre Grisard. «Il y a aussi des cas plus importants, avec des incendies volontaires. Nous en avons eu un fin de l’année passée. En 2012, du côté de Liège, un individu a même tiré à la Kalachnikov dessus.»
Une procédure en justice
Réparer tous ces dégâts coûte évidemment très cher. Lors d’un incident, un technicien est dépêché sur place pour remettre l’appareil en état. «Une simple intervention, avec un minimum de dégâts, coûte déjà entre 5000 et 6000 euros», explique le manager. «Mais ça c’est le minimum. Nous avons déjà eu une réparation qui s’élevait à 250 000 euros. C’était une bande qui s’était amusée à détruire l’appareil.»
En cas de vandalisme, la société Sécuroad peut évidemment aller en justice pour poursuivre les auteurs. «Dans la moitié des cas, lorsque nous avons assez d’éléments constitutifs, nous allons en justice et nous constituons un dossier au pénal et au civil pour poursuivre les auteurs des faits. On va réclamer aux individus le montant total des dommages en intégralité. Et cela peut revenir à très cher.»
Actuellement, une quinzaine de lidars sont actifs au niveau de la Wallonie. De nature assez imposante, leur efficacité n’est pourtant plus à prouver. «Tout dépend de l’endroit où on le place», conclut Pierre Grisard. «Le nombre d’infraction infligée par l’appareil peut aller de 50 en une semaine, à 7 000 sur le même laps de temps. Le lidar fonctionne donc assez bien.»

Si les lidars sont souvent l’objet de vandalisme, ils ne sont pas les seuls. Les radars fixes sont aussi la cible de certains individus mal intentionnés. Dans la zone de police namuroise, ces cas de vandalisme sont plus rares. «Nous avons une à deux fois par an une dégradation légère au niveau des radars fixes», explique Laurence Mossiat, attachée de presse de la police de Namur. «C’est-à-dire des traces de peinture ou de tags sur les caméras. Grâce au logiciel de surveillance de ces appareils, ces dégradations sont rapidement constatées. Depuis que ces lidars sont en place, nous avons eu un seul cas de dégradations plus avancé.»
À vrai dire, les actes de vandalisme touchent plus régulièrement un tout autre objet, à savoir les radars préventifs. «Ce sont les panneaux qui affichent la vitesse des automobilistes», précise Laurence Mossiat. «Ils sont souvent volés, ou alors les gens lancent des projectiles dessus ou les retournent. C’est assez bizarre, puisque ces radars ne flashent pas et ne sont donc pas répressifs.»
Autre cible du vandalisme: les caméras installées sur les ponts et des portiques au-dessus des autoroutes wallonnes. Depuis le mois de février, cinq de ces appareils mobiles, ont fait l'objet de dégradations. Trois d'entre eux ont été détruits et deux autres ont été retournés de manière à ce qu'ils ne soient plus braqués vers la voirie. Des actes qui peuvent sembler surprenants, sachant que ces caméras ne servent pas verbaliser en cas d'excès de vitesse.