Pour le cdH, «l’abattoir doit appartenir en partie aux éleveurs»

Le cdH a réclamé lundi une implication des éleveurs et des producteurs dans la gestion des abattoirs et salles de découpe ou de transformation tels que Veviba.

Pour le cdH, «l’abattoir doit appartenir en partie aux éleveurs»
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Le cdH a également réclamé un audit complet sur l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), dont le modèle – qui fait la part belle à l’auto-contrôle par l’industrie – «a une nouvelle fois fait la preuve de son inefficacité».

«L’outil (l’abattoir, les ateliers de découpe) doit appartenir en partie au moins aux éleveurs-producteurs. A travers une coopérative où ils pourraient aussi contrôler le contrôleur, ces acteurs sont la meilleure garantie de la qualité pour le consommateur, alors qu’ils en sont dépossédés aujourd’hui», a affirmé le président du cdH, Benoît Lutgen, à l’issue d’un bureau du parti à Namur.

C’est aussi une manière à ses yeux de permettre aux éleveurs de mieux valoriser leur production et leur travail, tant en termes de contrôle de la qualité que de formation des prix. Le cdH souhaite ainsi un rapport de force plus équilibré entre la grande distribution et le monde de l’élevage, au bénéfice des circuits courts.

«Veviba c’est fini»

Pour M. Lutgen, «le modèle Veviba, c’est fini». Il envisage une opération de portage de la Région wallonne, via son bras financier la Sogepa, afin de reprendre l’outil et le transformer en coopérative.

Le président centriste souligne aussi l’importance du dossier dans la perspective des grands accords de libre-échange tels que celui que négocie l’Union européenne avec le Mercosur (Amérique du sud), pour lequel les importations de viande bovine et la qualité sanitaire constituent une pierre d’achoppement.

Le ministre wallon de l’Agriculture, René Collin (cdH), rencontrera mardi matin les organisations professionnelles ainsi que les structures d’encadrement, de transformation et de distribution de la filière bovine. Ils évoqueront les impacts de l’affaire Veviba pour déterminer comment regagner la confiance des consommateurs et soutenir les éleveurs.

Les critiques des centristes visent aussi l’Afsca, dont ils exigent une nouvelle fois un audit complet vis-à-vis des législations belges et européennes, «comme nous l’avions déjà demandé en novembre à la suite de l’affaire Fipronil».

Le cdH demande de cibler davantage les objectifs de contrôle de l’Afsca sur la grande industrie alimentaire, alors que les petits producteurs travaillant en circuits courts font face à trop de tracasseries de la part de l’agence fédérale.

Le ministre wallon de l’Environnement Carlo Di Antonio (cdH) relève pour sa part que la transformation de produits alimentaires selon des méthodes traditionnelles, telle qu’elle est à ses yeux trop souvent visée par l’Afsca, est pourtant permise par l’Union européenne. Avec René Collin, il plaide non pour une régionalisation de l’Afsca, mais pour un renforcement du droit de regard des Régions et une prise en compte plus forte des spécificités régionales.

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