Prescription pour l’ex-patron du centre islamique belge

Fidèle aux réquisitions du parquet, la chambre du conseil de Bruxelles a décrété hier l’extinction des poursuites pour le cheikh Bassam Ayachi.

Jean-Pierre De Staercke
Prescription pour l’ex-patron du centre islamique belge
Bassam Ayachi a échappé à un nouvel attentat le mois dernier en Syrie.

Voici trois ans à peine, le cheikh Bassam Ayachi, fondateur du Centre islamique belge (CIB), était considéré par les autorités judiciaires comme le seul grand dirigeant des mouvances terroristes actives sur le sol belge. Plusieurs procès avaient mis en lumière la très haute main qu’il avait sur les propagandistes islamistes et surtout sur le recrutement de djihadistes en partance pour l’Irak et l’Afghanistan.

Lors d’audiences publiques, le parquet fédéral avait projeté un schéma de ces mouvances terroristes et il avait placé Bassam Ayachi seul en tête de la pyramide des complotistes sur notre territoire.

Le représentant de l’accusation de dénoncer aussi les mariages religieux que le patron du CIB célébrait lui-même, au terme du parcours initiatique enseigné à des jeunes qui furent d’abord envoûtés par une lecture dite «moderne» du Coran. Laquelle se révélera radicale, rétrograde et criminelle puisque la finalité n’était rien moins qu’envoyer de la chair à canon en zone de guerre.

Bassam Ayachi maria ainsi Malika El Aroud, surnommée la veuve noire ou la fiancée des terroristes, à Abdessatar Dahmane, l’un des assassins du commandant Massoud, quelques heures avant les attentats du 11 septembre.

Dahmane ayant explosé avec la bombe qui visait le chef historique de la résistance afghane, El Aroud se remariera au CIB avec Moez Garsallaoui qui mourra à son tour en djihadiste.

Incompréhension

Aussi, l’attitude du parquet fédéral ne cesse d’intriguer puisqu’il a mis tant d’années avant de fixer une date pour faire un sort à la première affaire visant Bassam Ayachi. Et de requérir déjà la prescription pour plus d’une centaine de faux mariages attribués au fondateur du CIB.

Le ministère public de dénoncer ceux-ci puisqu’ils auraient été clandestins et rarement entérinés par des noces civiles. Par contre, à ce stade, aucune date n’a encore été fixée pour les dossiers relatifs à des activités terroristes directement imputables au cheikh et dans lesquelles il a été inculpé voici de longues années.

Contactés hier par nos soins, Maîtres Sébastien Courtoy et Tsedey Negede, les avocats de l'intéressé, ont commenté: «Notre client est partagé entre deux sentiments. D'abord il semble que les autorités belges se sont enfin décidées à le laisser en paix. D'autre part, il regrette d'être blanchi par la petite porte puisqu'il a toujours voulu rapporter la preuve de son innocence.»

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