Officiel: grève générale des syndicats le 15 décembre
La CSC, FGTB et CGSLB organiseront une grève générale le 15 décembre pour protester contre les mesures annoncées par le gouvernement Michel.
Publié le 15-10-2014 à 16h46
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Par voie de communiqué, les trois organisations syndicales du pays, la CSC, la FGTB et la CGSLB, confirment la tenue d’une grève générale pour protester contre les mesures figurant dans l’accord de gouvernement fédéral. Des mesures qu’ils jugent «antisociales, déséquilibrées et injustes».
«Toutes ces mesures touchent le porte-monnaie des familles», a dénoncé Rudy De Leeuw, président de la FGTB, parlant d'un «catalogue des erreurs qui aura un effet destructeur sur le vivre-ensemble».
Dans ces conditions, les trois syndicats estiment qu’il est de leur «obligation morale» d’«organiser la résistance». Les prochaines semaines seront ainsi consacrées à une campagne d’information et de sensibilisation. Celle-ci sera notamment menée «dans les entreprises, les hôpitaux et les services publics».
Quant à la grève, elle aura lieu le 15 décembre 2014 «sous réserve d’un accord avec la police. A moins bien sûr que le gouvernement fasse marche arrière». La dernière grève générale remonte au 30 janvier 2012.
Manifestations nationales et grèves provinciales
Une première manifestation nationale se tiendra le 6 novembre prochain. Suivront des grèves tournantes par province.
Le 24 novembre, les provinces de Liège, du Luxembourg, du Limbourg et d’Anvers seront touchées.
Le 1er décembre, la grève concernera les provinces de Namur, du Hainaut, de Flandre Occidentale et Orientale.
Le 8 décembre, ce sera au tour des provinces de Brabant Flamand et Wallon ainsi que de Bruxelles. Avant la grève nationale du 15 décembre.
Ce que les leaders syndicaux en pensent
Les syndicats visent particulièrement le saut d’index, le report de l’âge légal de la retraite, le service minimum et les travaux d’utilité publique pour les chômeurs de longue durée.
«Les travailleurs ont déjà été victimes d'un saut d'index 'light' sous le précédent gouvernement», a déclaré Jan Vercamst, président du syndicat libéral, faisant référence à la réforme dont l'indice des prix à la consommation a fait l'objet. «Le prochain saut d'index va tomber dans la poche des employeurs, sans aucune garantie de création d'emplois», a-t-il poursuivi.
Marc Leemans, le président de la CSC, a répété tout le mal que les syndicats pensent de la réforme des pensions, haussant, à terme, l'âge de la retraite à 67 ans en 2030. La suppression du bonus pension et la diminution des moyens pour la liaison des pensions au bien-être figurent parmi le principaux griefs des organisations syndicales.
Marie-Hélène Ska, la secrétaire générale de la CSC, a quant à elle souligné le manque de vision du gouvernement en matière d'investissements, l'accord ne stipulant aucun montant dans ce domaine. «C'est une politique à court terme, sans aucune vision stratégique, alors que de son côté, la future Commission européenne prévoit 300 milliards d'euros d'investissements», a-t-elle commenté. Elle fustige également la vision du nouvel exécutif qui ne voient les services publics que comme une somme de dépenses à compresser et jamais comme une destination d'investissements.
Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB, regrette qu'aucun effort ne soit demandé au capital. «Dans un pays comme le nôtre avec tant de capacités d'épargne, il serait logique d'y recourir pour relancer l'économie», en appelant à une fiscalité plus juste. «Ce gouvernement se veut de cohérence sociale, mais il fait tout l'inverse», déplore-t-il. Il fustige également les réductions de charges pour les entreprises qui seront réalisées sur les «salaires différés».