Budget: les Régions ont intérêt à ne pas déraper
La croissance en berne creuse le trou budgétaire. Olivier Chastel a envoyé une circulaire hier et lance un message aux Régions.
Publié le 11-09-2014 à 06h00
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Olivier Chastel, vous êtes le ministre du Budget en affaires courantes et négociateur MR. Les derniers chiffres du Bureau du Plan sont plus mauvais que prévu.
Pas de surprise. Dès juillet, l’estimation des recettes fiscales affichait un manque de 1,9 milliard. Donc nous savions que nos perspectives budgétaires devaient être revues à la baisse. Les chiffres annoncés aujourd’hui ont été largement anticipés. L’épure budgétaire 2015-2016-2017 est alourdie par ce qui n’a pas été réalisé en 2014.
Qui doit prendre des mesures? Le gouvernement sortant (Di Rupo) ou les négociateurs de la «suédoise»?
On est dans une période un peu particulière qui se prolonge un peu. On aurait pu faire un contrôle budgétaire dès juillet parce qu’on savait alors déjà que ce serait trop court. Mais seul un gouvernement de plein exercice peut prendre de vraies mesures. En attendant un gouvernement fédéral, pour la Belgique, et son avenir, il ne faudrait pas que de mauvaises nouvelles viennent des autres entités et qui seraient de nature à faire basculer le pays dans les mauvais élèves européens.
Vous menacez les gouvernements francophones PS-cdH?
Je ne fustige personne. Mais d’ici la fin de l’année, il faut que nos déficits respectifs ne dépassent pas ensemble la barrière des 3% du PIB. Pour ma part, j’ai envoyé ce mercredi même une circulaire dans toutes les administrations pour m’assurer que le rythme des dépenses ne s’accélère pas. C’est mon rôle de maîtriser les dépenses publiques. Je ne vais pas libérer le dernier quart de budget annuel pour les dépenses. Je ne vais libérer qu’un douzième de budget par mois. Cela oblige les dépenses à ne pas s’emballer. Aucun recrutement au sein de la fonction publique fédérale ne pourra être fait en attendant. Seul les recrutements pour lesquels il existe un engagement formel du département, moyennant validation par l’Inspection des finances, seront admis
Que va-t-il se passer?
Toutes nos trajectoires budgétaires contiennent un «buffer» (NDLR: un tampon, un amortisseur, une réserve) de 500 millions. C’est le cas pour 2015. Et pour garantir que cela suffira, j’ai demandé au comité de monitoring de dresser les perspectives de croissance et d’inflation. Comme ça, on verra où on va. Ce n’est pas nous, politiques, qui allons décider si ça se dégrade ou pas. C’est le comité de monitoring.
La montre commence à tourner. Il faut que les négociations fédérales aboutissent…
On doit rentrer nos documents pour le 15 octobre à l’Europe. Cela correspond aussi à la rentrée parlementaire. Cela nous laisse jusqu’à la fin du mois, début octobre pour négocier.