Lutgen : «Nous ne vendrons pas notre âme»
Alors que des voix, au cdH, critiquent la non-montée au Fédéral, Benoît Lutgen fait le point dans une lettre. Mais il n’y aurait pas de cause à effet.
Publié le 13-08-2014 à 06h00
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Benoît Lutgen, votre Président, ainsi est signée, sur un mode rassembleur, la lettre envoyée cette semaine aux membres du cdH. Le parti souligne que le courrier est avant tout «un résumé des avancées obtenues dans les accords régionaux et communautaires». Le chapitre est important, mais l'attention se porte rapidement sur la partie consacrée au fédéral, polémique du moment.
Et là, l'humaniste le martèle, jamais il ne montera dans un gouvernement où se trouve le parti de Bart De Wever: «Depuis sa création, la NV-A a toujours voulu la fin de la Belgique et a témoigné du plus grand mépris à l'égard des francophones désignés constamment de manière agressive comme la cause de tous les maux».
La critique vis-à-vis du MR coule de source: «Nous sommes particulièrement étonnés par l'attitude du MR. Quelques semaines seulement avant les élections, il s'était engagé sans équivoque: «Si nous avons la main, nous ne monterons pas dans un Gouvernement avec la NV-A. Je n'ai aucune confiance en la NV-A qui a un projet totalement destructeur pour notre pays» (..) Et pourtant, lors de sa mission d'information, la direction actuelle du MR n'a réellement travaillé qu'à la seule formation d'un Gouvernement comprenant la NV-A, sans envisager d'autres alternatives que nous souhaitions et dans lesquelles nous étions prêts à nous inscrire.»
Question d’âme?
Et si les membres n'avaient pas encore bien perçu le message, la fin de la lettre résume: «Nous portons des valeurs de fraternité et de responsabilité. Ce n'est pas pour les sacrifier à des ambitions ministérielles. […] Non, nous ne vendrons pas notre âme pour accéder au pouvoir».
À la signature de Benoît Lutgen viennent s’ajouter celles des différents ministres et chefs de groupe cdH. De quoi convaincre ceux qui nourrissent, au cdH, une certaine amertume vis-à-vis du champ libre laissé au MR? Ce qui est sûr c’est que Benoît Lutgen se pose en patron, développant une rhétorique contre laquelle s’insurger relèverait de l’exercice politique interne complexe et hasardeux.