Tihange 2 et Doel 3: des réacteurs qui n’auraient pas dû redémarrer

Le groupe des Verts européens a dévoilé un rapport d’experts qui met à mal l’analyse d’Electrabel sur les microfissures aux réacteurs de Tihange 2 et Doel 3.

Alain Wolwertz
Tihange 2 et Doel 3: des réacteurs qui n’auraient pas dû redémarrer
BELGIUM TIHANGE NUCLEAR POWER PLANT PRESS VISIT ©Belga

«Les réacteurs nucléaires n°2 de Tihange et n°3 de Doel n'auraient jamais dû être relancés en juin 2013. » Le problème des microfissures dans les deux cuves aurait été sous-estimé. Ou plutôt évalué sur base d'éléments insuffisants, selon une méthodologie bancale et source d'erreurs dans les examens effectués. Voilà un sacré pavé dans les piscines atomiques belges!

Évidemment, on ne manquera pas de remarquer que les auteurs du lancé de pavé sont issus du groupe des Verts/ALE au parlement européen. Pas de grands fans des collisions d’atomes donc.

Il n’empêche. Les Verts ne sont pas arrivés à ces conclusions – interpellantes à tout le moins – en lisant dans du marc de café bio. Ils se fondent au contraire sur un rapport frappé de la caution scientifique et technique de cinq experts internationaux. Dont l’experte en matériaux Ilse Tweer et Dieter Majer, ancien chef de la sécurité nucléaire en Allemagne.

C’est en janvier que ces experts ont réalisé leur analyse sur base des documents relatifs aux défauts des réacteurs des centrales Doel 3 et Tihange 2 notifiés par l’Agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN) en 2012. Et les carences qu’ils reprochent à l’AFCN et à Electrabel, l’exploitant des centrales, sont pour l’essentiel de trois ordres (voir ci-dessous).

«Si les cuves étaient fournies telles que fissurées, aucun opérateur n'accepterait leur réception, affirmaient hier dans un communiqué le coprésident d'Écolo Olivier Deleuze et la chef de groupe à la Chambre Muriel Gerkens. Elles sont donc impropres au fonctionnement, comme le déclarait d'ailleurs l'autorité de sûreté nucléaire française en décembre 2012 […].»

Arrêtés en 2012 suite à la découverte des défauts aux cuves, les deux réacteurs avaient été relancés en juin 2013. Mais fin mars, ils ont à nouveau été arrêtés après que les tests menés par Electrabel ont montré des «résultats peu concluants par rapport aux calculs théoriques qui avaient été effectués, avec un risque que les microfissures puissent se propager et s'aggraver », selon l'AFCN elle-même. Electrabel a décidé de relancer une batterie de tests entre le 15 avril et le 15 mai.Quels qu'en soient les résultats, pas sûrs qu'ils rassurent tout le monde dans ce contexte.

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