Désormais maîtresses des podiums

Les jeunes ont plutôt intérêt à se méfier. Les enfants du baby-boom d’après-guerre et les enfants de mai 68 reviennent en force sur des terrains où les juniors régnaient en maîtres. Que ce soit derrière les platines, à la tête d’un blog ou en cover pour une célèbre griffe parisienne, les mamies caracolent en première place. Sceptique? Que dire d’une Jaccqueline Murdoch, 84 ans, mannequin de son état, qui a signé de manière magistrale une campagne de Lanvin, l’an dernier?

Programmé fin octobre, le «Mode Parcours» – made in Brussels – a offert son affiche à une «icône» qui aurait pu connaître la blondeur platine de Norma Jean Baker, alias Marylin. Le salon Zenith – destiné à un public plus mature – offre son podium de mode à une marque de prêt à porter (C&A). Sous les spotlights, des mannequins faisant, elles aussi, une certaine preuve de maturité.

Quelques exceptions à attribuer au petit monde de la mode et des jet-setteuses? Voilà une affirmation qui ne tient pas la route si l’on se réfère à deux exemples qui font partie du quotidien de tout un chacun. J’ai nommé le catalogue de la Redoute et la collection Taillissime.

Sous la griffe d’Anne Weyburn, le célèbre livreur par correspondance ne se prive pas de suivre et d’adopter les «must have» de saison en offrant un large panel en termes de matières et de coloris. Dentelles, jeux de transparence, petits pois, pull à gros imprimés ou tendance animale… Le choix n’a rien à envier aux critères sélectifs imposés par la mode.

Même tendance du côté des femmes plus rondes où on se laisse aussi tenter par les cuirs, les graphiques, les pulls et les t-shirts à messages.

Les couleurs? Brun, bleu, bordeaux, kaki (la grande tendance militaire) et quelques coups d’éclat avec de l’argent, du brun doré et de l’or.

Aucune crise de jeunisme, aucun faux pas dans le «dress code». Les longueurs sont respectées. Le bling bling n’a pas sa place. Désormais les seniors et autres «mamies boomers» peuvent s’offrir des vêtements en concordance avec leur état d’esprit. Soucieuses de leur apparence, elles ont une situation qui leur permet de s’offrir de temps à autre un «extra».

Les concepteurs en ont terminé avec une mode à deux vitesses : pour celles qui sont et pour celles qui ont été. Une tendance qui, précise-t-on, ne devrait faire que se confirmer. Et c’est tout bénéfice pour les seniors.