Polémique autour d’une caricature sur un site éducatif en Flandre

Une caricature représentant un prisonnier portant l’étoile de David sur un uniforme d’un camp de concentration et un Palestinien arborant le keffieh et l’inscription «Gaza», tous deux empêtrés dans des fils barbelés de manière à former une croix gammée, crée la polémique en Flandre.

Polémique autour d’une caricature sur un site éducatif en Flandre
Divers_201309190659_21314799.jpg ©Latuff 2009 (capture Joods Actueel)

Le dessin, sur lequel «Never again» est inscrit au-dessus du personnage juif et «Over again!» sous la figure palestinienne, était disponible sur le site internet Klascement, un portail d’échange de matériel éducatif destiné aux enseignants flamands, selon le Comité de Coordination des Organisations juives de Belgique (CCOJB).

L’asbl CCOJB, qui a pour but «de lutter pour la défense, l’étude et le développement des valeurs juives en Belgique, contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie», a indiqué mercredi dans un communiqué avoir pris connaissance «avec stupéfaction» de cette caricature, signée «Latuff 2009».

«Cette caricature est doublement inacceptable puisqu’elle nie ou minimise la Shoah de 6 millions de Juifs en la comparant fallacieusement à un événement qui ne lui est pas du tout comparable», indique le communiqué envoyé par le CCOJB. Cette comparaison «relève, en fait, d’une propagande mensongère et diffamatoire pour le peuple juif et l’Etat d’Israël, mise en place depuis près de cinquante ans au niveau international et national par les groupes radicaux antisionistes».

Le cartoon en question avait été découvert et vivement critiqué mardi matin par l’édition digitale du magazine juif «Joods Actueel», dans un long article intitulé «Vlaamse herinneringseducatie verworden tot haatmiddel voor jongeren» (que l’on pourrait traduire par «L’éducation flamande à la mémoire devenue un outil de haine pour les jeunes»).

Indignation dans les associations juives

L’origine de la polémique: le site Klascement, via lequel le dessin a été mis en ligne, héberge également la base de données du Comité spécial pour l’éducation à la Mémoire (BCH), organe créé à l’initiative du ministère flamand de l’Education. C’est avant tout ce lien supposé avec les autorités flamandes qui a provoqué l’indignation au sein des associations juives.

Dans un droit de réponse publié sur son site, le BCH a formellement démenti avoir un lien avec l’image, qui selon lui aurait été postée par d’autres utilisateurs, le site étant ouvert à tous les enseignants et futurs enseignants voulant partager du matériel éducatif de leur cru.

Klascement fait partie depuis janvier 2013 de l’Agence pour la Communication de l’enseignement (Agentschap voor Onderwijscommunicatie), organe du Ministère flamand de l’Enseignement et de l’Education. Les autorités flamandes et le site sont donc bien liés. «Mais les exemples dont vous parlez font partie du plus grand site-coupole Klascement, pas de la banque de données du BCH (qui forme une sorte de ‘sous-site’, ndlr)», a indiqué le Comité spécial dans sa réponse au magazine.

Le Comité spécial pour l’éducation à la Mémoire conclut finalement sa réponse en déclarant «espérer une collaboration plus constructive à l’avenir, qui permettrait d’être entendu avant même la publication d’accusations».

Le dessin a entre-temps été retiré du site Klascement, selon Joods Actueel. L’image a toutefois eu le temps d’allumer la mèche, même si des barrières semblaient prévues par le site internet lui-même. «Les enseignants détachés et les volontaires qui coordonnent l’ensemble [...] confrontent le matériel livré à un cahier des charges qui comprend des critères de qualité suivant des standards internationaux», indique ainsi la page ‘informations’ de Klascement.net.

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