« Non, on ne naît pas Wallon »
Publié le 11-09-2013 à 06h00
:focal(1181x721.5:1191x711.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4A4ZAXILVFAJPDXS2GJ4F4DRWU.jpg)
Rudy Demotte, un site internet peut-il vraiment quelque chose pour booster une identité wallonne ?
Une conscience, ça se forge. On ne naît pas Wallon. Un bagage culturel n’est pas génétiquement acquis. Et l’adhésion ne se décrète pas. En misant sur une conscientisation, on crée les outils par lesquels on peut se rattacher à certaines valeurs. On peut être fier d’être wallon pour le riche passé industriel de la région, ou parce qu’en réapprenant le passé on découvre les hommes et les femmes qui l’ont construite… En même temps, c’est le rôle du Premier des Wallons de rappeler ce qui mobilise, motive et donne envie. Et l’enthousiasme, il vient des réussites, des projets positifs.
Comme… ?
La réussite du Plan Marshall. Aujourd’hui, à part quelques grincheux, chacun reconnaît l’utilité de cette stratégie. On recrée de l’emploi, de la richesse. Désormais, le Plan Marshall 2022 apporte en plus une dimension pérenne. On n’est pas dans un projet abouti, c’est en mouvement. Et l’adhésion des gens est latente.
Il y a quelques jours, votre évocation du nationalisme wallon a provoqué un peu de surchauffe politique…
Je faisais un rappel historique. J’évoquais le contexte des toutes premières Fêtes de Wallonie à Verviers en 1913, où on a parlé de « nationalisme wallon ». Ce que je vise, moi, c’est un élan de mobilisation, d’enthousiasme wallon, d’identité. C’est une vision engagée et positive, qui par ailleurs n’est pas la négation d’autres identités. Quand, dans la DPR ou dans le Plan Marshall, on reparle de mobilisation positive et identitaire, on ne parle pas d’autre chose. Il y a une cohérence que je veux assumer jusqu’au bout.
Les mauvaises langues diront que ce n’est pas un site internet qui va nous sauver de la crise.
Les mauvaises langues auront raison. Mais je ne le présente pas comme ça. Ce site, c’est une pièce d’un puzzle complexe. Ce qui peut faire la renaissance d’une région, c’est d’abord l’adhésion des citoyens à un projet de relance. Parce qu’il y a maintenant obligation de résultats. Et ce n’est pas que l’affaire des politiques. Nous sommes dans un contexte où chacun doit se sortir les bras des manches, mouiller sa chemise. Ça passe par un état de conscience.¦ P.S.