Panama, paradis fiscal pour les grandes fortunes belges

Nos grandes fortunes belges profitent du paradis fiscal panaméen. Le PTB dénonce... Et relance l'idée d'une Taxe des Millionnaires et d'un cadastre des fortunes.

S.Lo.
Panama, paradis fiscal pour les grandes fortunes belges
panama

Alors que l'étau se resserre autour du secrétaire communal de Mons, Pierre Ubrain, détenant deux société au Panama, le service d’études du PTB s’est penché sur les sociétés panaméennes détenues par de grands noms du capitalisme belge comme De Spoelberch (AB Inbev), Velge-Bekaert, Emsens, Saverys, Boël...Conclusion : oui, le Panama estbel et bien un paradis fiscal prisé par nos grandes fortunes, pris sur le fait defraude internationale.

14èmesur la liste

Ce n'est pas nouveau: depuis 1930, le Panama (Amérique centrale), est un paysrefuge pour l'évasion fiscale. Le paysest classé en 14ème position en matière d'opacité financière sur la liste 2011de Tax Justice Network International. L'Etat figure aussi sur la liste «Offshore Financial Centers» établie par le FMI en 2007 et sur la «liste gris foncé» de l’OCDE.

Grâceà la base dedonnéesCompany Register du Panama,révélée au grand jourpar un hacker il y a quatre ans, le PTB a pu éplucher la situation chez nous. On y trouve les centaines de milliers de sociétés constituées au Panama. Et la présencede personnalités du monde belge des affaires est impressionnante.

"On y retrouve la moitié du top 15 des plus grandes fortunes de notre pays. Notre liste est certainement fort incomplète puisque d’autres figures du capitalisme belge peuvent avoir créé – fait créer – des sociétés panaméennes dans lesquels ils ne siègent pas eux-mêmes. Et puis, le Panama n’est qu’un paradis fiscal parmi la septantaine de territoires offshore recensés sur la planète», note Marco Van Hees, auteur de l’étude.

Cadastre des fortunes

Le service d'étude profite de cette enquêtepour remettre sur la table la proposition de Taxe desMillionnaire.“C'est un argument supplémentaire de la nécessité d’imposer les grandes fortunes. Cette “Taxe des millionnaires” induirait d’établir un cadastre des fortunes, alors que la Belgique partage avec le Panama le triste privilège de figurer sur la liste des champions de l’opacité financière établie par le Tax Justice Network. Un cadastre des fortunes (financières, car le cadastre du patrimoine immobilier existe déjà), couplé à une politique volontariste contre les paradis fiscaux, est une condition pour taxer les grandes fortunes, mais permettrait en plus de lutter contre la fraude nuisant au rendement des autres impôts”, indiqueRaoul Hedebouw, porte-parole du PTB.

Retrouvez ici l'étude complète.

Retrouvez ici une liste non exhaustive de fortunes belges qui profitent du paradis fiscal panaméen.

Panama, le bon plan...

S'évader fiscalement au Panama ? C'est le bon plan...La législationbancaire et commerciale estaxée sur la confidentialité (secret bancaire). Il existeune zone franche (Colon, à l'extrémité du canal atlantique). Les non-résidentsprofitent d'une totale absence de taxation des revenus, tandis queles sociétés n'ont aucuneobligation de fournir leurscomptes. Il est aussi possibled'installer un siège de sociétésans imposition sur le salaire des expatriés. Enfin, il existedesvéhicules financiers adaptés aux activités des groupes et des particuliers non résidents : la « société offshore » et la « fondation offshore ».

Monter une société offshore là-bas, c'est simple comme bonjour et accessible à toutes les bourses. Il est possible d'en créer unedirectement depuis certains sites internet, pour seulement 1.090 US$ (environ 830€).

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