Le coût de Dexia nous retombe sur le dos: «Pas une catastrophe»

La recapitalisation de Dexia est une dépense. Eurostat a tranché hier. Catastrophe? Non ! explique le ministre du Budget Chastel (MR).

Interview : Catherine ernens
Le coût de Dexia nous retombe sur le dos: «Pas une catastrophe»
chastel ©Belga

La recapitalisation de Dexia devait n'être qu'un tour de passe-passe. Une transaction financière qui devait sauver la banque sans peser sur les comptes de la Belgique. Mais l'Europe ne l'entendait pas ainsi. Hier, la menace est devenue réalité. La recapitalisation de Dexia à hauteur de 2,9 milliards en novembre dernier doit être comptabilisée dans le déficit belge 2012.

Olivier Chastel, vous êtes ministre du Budget (MR). Les 2,9 milliards injectés pour sauver Dexia retombent finalement sur le dos de la Belgique et des Belges.

Non. Il s’agit purement et simplement d’une correction comptable qui n’influencera pas l’amélioration de nos finances engrangée en 2012. On enregistre bien une amélioration structurelle de 0,7 en 2012. Souvent, on critique un gouvernement qui, pour boucler son budget en bout de course, utilise des one-shot, des mesures qui rapportent une seule fois. On peut considérer que Dexia est une mesure one-shot que le gouvernement a dû prendre en 2012. Cela n’affecte donc en rien le calcul du budget 2013.

Pourquoi avoir cru que la recapitalisation de Dexia pouvait être considéré comme un simple investissement, et non une dépense ?

Parce que toutes les autres opérations de recapitalisation de banques que nous avons faites ont été comptabilisées comme des opérations d’investissement. Et cela n’a jamais été contesté. Ici Eurostat n’a pas eu suffisamment de certitudes sur les retours sur investissement.

Parce que le cas de Dexia est plus problématique…

Oui, certainement.

Cette correction comptable aura quand même des effets. L’ardoise de la Belgique sera moins glorieuse que prévu, non ?

Oui. Il ne faut pas non plus dire que ça n’a pas du tout de conséquences. Quand en mai prochain, la commission devra rédiger ses recommandations, elle en tiendra compte. Cela ne change rien au fait que notre déficit et notre solde structurel diminuent. Mais à l’inverse, dans notre dossier, nous espérions présenter un déficit de moins de 3%. Il sera finalement de 3,7 ou 3,8% à cause de Dexia. C’est un élément qui guidera la réflexion de la commission lorsqu’elle nous adressera ses recommandations.

La coprésidente d’Écolo Émilie Hoyos appelle le gouvernement fédéral à renégocier la trajectoire de retour à l’équilibre budgétaire avec les autorités européennes. Elle craint que tout ceci se solde par de nouveaux efforts demandés à la population.

Cela prouve combien Écolo ne maîtrise pas les techniques budgétaires.

Vous êtes sévère.

Non. Ce qui arrive ici est une question d’imputation comptable. Et nous avons fait, cette recapitalisation pour Dexia comme pour d’autres banques, afin de sauvegarder l’épargne des Belges et les emplois dans le secteur bancaire.

Les discussions budgétaires se présentent cependant bien difficiles.

C’est un autre problème. Nous avons eu deux jours de groupes de travail qui ont été profitables. Nous avons réanalysé toutes les mesures envisagées. Je suis en train de parcourir tous les résultats. Les discussions reprennent ce matin 10H.

Et ces mesures pour trouver 2,5 milliards, quelles sont-elles ?

On négocie. De toute façon, ce sont majoritairement toutes les mesures qui ont déjà été évoquées en novembre dernier.

Tout ça va encore prendre du temps…

On a mis quatre semaines pour faire le budget 2013. On ne va pas mettre quatre semaines pour chaque contrôle budgétaire.¦

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...