«C’est Elio Di Rupo qui vous parle, bonjour!»
En voyage pour trois jours à Rome, Elio Di Rupo nous raconte ses nœuds papillons, son premier «hangout» et sa volonté de rester «in».
Publié le 16-02-2013 à 07h00
:focal(404.5x287:414.5x277)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3XCQ6RIE6ZCH7JBXSNGXPFHZMY.jpg)
« C’est Elio Di Rupo, bonjour!» On l’entend ensuite respirer un long moment. Puis, il dit: «Je vous parle, je suis juste en face du Colisée. C’est merveilleux». Le Premier ministre s’offre trois petites journées à Rome, entre le carnaval de Binche de mardi et le Festival du film d’amour de Mons ce week-end. La semaine à venir est chargée. La grogne des syndicats, les prévisions budgétaires en berne, la réforme de l’État, c’est du lourd à résoudre.
Pour l’heure, il a l’esprit léger. La semaine de carnaval est l’occasion de raconter l’histoire de son accessoire préféré: son nœud papillon. Ses «fans» lui en envoient un tas au 16 rue de la Loi. Sa maman lui a noué son premier nœud papillon autour du cou. Des photos en attestent. Il en rit joliment. «On croit que je suis né avec un nœud papillon. Je vous rassure: je suis né tout nu comme tout le monde. Et j’ai aussi porté des cravates.»
Les premières affiches électorales du jeune candidat le montrent avec une «banale» cravate. C’est en 1982, pour ses trente ans, que le papillon s’est imposé à lui. «C’est la première fois que je devenais conseiller communal. Pour moi, c’était une affaire extrêmement sérieuse. C’est pour cela que j’ai choisi un nœud papillon. Ma compagne de l’époque m’a dit que ça m’allait très bien», explique Elio Di Rupo.
Le déguisement de légende du ténor socialiste était né. Cela fait donc 31 ans que le nœud papillon ne le quitte plus, ou presque. «Sauf pour l’enterrement du roi Baudouin, j’ai mis une cravate. Et en hiver, quand j’ai froid, je mets un col roulé. Et quand je sors, en privé, je m’habille comme tout le monde». On a beaucoup glosé lorsqu’au plus profond des négociations pour le gouvernement papillon, le formateur Di Rupo avait soudain abandonné son accessoire. «C’était tellement long… soupire Elio Di Rupo. Vous savez, je suis comme tout le monde. Le matin, je n’ai le temps pour rien. J’attrape le premier nœud à portée de main, j’avale un café et je file».
Il réfute au passage choisir avec minutie la couleur de son nœud papillon en fonction des circonstances. On a du mal à le croire. «Ce n’est pas étudié. C’est en fonction de l’humeur du jour», tranche-t-il. «Mon nœud papillon est un hasard. Puis, c’est devenu une tradition, une habitude et ce que je suis». Mais au fil des années, il en a des centaines. Et offrir un nœud papillon est l’un de ses cadeaux préférés.
Et puis, il trouve joli et émouvant que les enfants le reconnaissent désormais au premier coup d’œil. Ses deux petites ailes de soie lui donnent un air chic et amusant. Et unique. On lui demande encore s’il entretient des liens particuliers avec les autres hommes qui ont opté pour le nœud papillon, et là, il s’esclaffe un peu. «Non, non, non. Il n’y a pas d’association ou de fraternelle des porteurs de nœuds de papillon!»