Récollets, l’exemple dela démocratie citoyenne
La première consultation populaire d’initiative citoyenne a permis d’aménager un parc là où la bourgmestre hutoise et son collège communal voyaient un immeuble. Huy en a tiré des leçons.
Publié le 14-09-2012 à 07h00
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Les Hutois ont expérimenté en 2005 un exercice démocratique alors jamais vu en Belgique: ils ont participé à la première consultation populaire d’initiative citoyenne, portant sur l’aménagement du parc des Récollets. Si les citoyens ont ainsi forcé la main de la majorité de l’époque (le PS d’Anne-Marie Lizin), c’est parce qu’elle ne les écoutait pas. Ils s’étaient exprimés contre son projet immobilier lors de l’enquête publique, sans succès. Une association de défense, l’ASBL Les Récollets, a vu le jour. Et après de longs mois de vaines tentatives de dialogue, le mouvement citoyen s’est mis en marche, récoltant sans peine les 3 000 signatures nécessaires à contraindre le collège à organiser une consultation populaire.
Sept ans plus tard, les autorités communales en ont-elles tiré des leçons? La majorité d'Anne-Marie Lizin n'est plus. Après plusieurs revirements de situation, une nouvelle équipe est en place, une coalition PS-cdH. «Le dossier des Récollets était conflictuel, se rappelle Alexis Housiaux (PS), bourgmestre, déjà membre du collège à l'époque. Depuis, nous n'avons plus eu de demande de consultation populaire. Aujourd'hui, nous travaillons dans une optique différente. Les citoyens sont davantage associés à nos démarches, notamment dans la conception de projets d'aménagement. Dans toutes nos politiques, nous prenons l'avis des citoyens pour aller vers l'intérêt collectif. On a systématisé la consultation informelle de la population.»
Du côté de l'ASBL Les Récollets, Alain Legros, le porte-parole, n'a pas la même vision des choses. «Le citoyen n'est pas consulté plus qu'avant, non. Par contre, depuis le départ d'Anne-Marie Lizin, le dialogue avec la Ville est plus facile, et même amical. Mais on assiste à une gouvernance qui se cherche. Les trois majorités qui se sont succédé en peu de temps ont laissé peu de place pour des projets de long terme, mais il fallait laisser le temps au temps. C'est pour cela qu'on insiste sur un meilleur départ avec la prochaine majorité.»
L’ASBL, née dans un mouvement d’opposition, s’inscrit aujourd’hui dans une démarche positive portant sur la place de la parole citoyenne dans l’espace communal. Elle organise notamment des conférences, et est à l’initiative d’un débat préélectoral qui se tiendra dans les prochaines semaines.