Électoralement, le vélo est peu porteur
Cela fait des années que le Gracq pédale pour que les vélos soient mieux (et plus) admis dans les villes et communes. «Quand j’étais petit, j’ai connu la première voiture de mon père. C’était le progrès. Aujourd’hui, je n’ai plus de voiture et cette fois, c’est ça le progrès », sourit Éric Nicolas, porte-parole du Gracq. L’association sait qu’elle a encore du boulot. «Le vélo n’est pas très porteur, électoralement parlant. On sent que la voiture reste un lobby plus important », constate-t-il. «Le message que nous tentons de faire passer, c’est qu’utiliser son vélo, ce n’est pas uniquement pour protéger l’environnement, c’est surtout une question de plaisir et d’efficacité. Surtout en ville .»Mais les villes, précisément, sont encore loin d’offrir des possibilités équilibrées. «Et l’automobiliste considère encore trop souvent que le vélo est un obstacle ».
Publié le 14-09-2012 à 07h00
Moralité, la part modale du vélo, c'est-à-dire la proportion de gens qui l'utilisent pour se déplacer, est proche de zéro en Wallonie. Par comparaison, une ville comme Copenhague a vu cette proportion atteindre 37%. «On y construit de nouveaux quartiers où les voitures ne sont tout simplement plus admises. C'est un vrai choix de société », commente Éric Nicolas.
Contrairement à d'autres lobbies, le Gracq se pose plutôt comme partenaire des Communes. «Et c'est parfois un discours difficile à faire passer auprès de groupes locaux qui sont plus revendicatifs. Parfois, les gens ne se rendent pas compte que leurs demandes posent des questions en matière de sécurité ou de légalité. Ils veulent une piste cyclable, c'est tout ».
Malgré tout, le Gracq préfère s'appuyer sur les forces vives locales. «Elles sont nécessaires pour faire bouger les choses. Mais militer ne s'improvise pas. Nous organisons des formations, notamment pour construire des dossiers ou simplement apprendre à s'exprimer en public .»
D.V.