Relance enclen chée et cap budgétaire maintenu
Les ministres partiront en vacances l’esprit tranquille : l’assainissement budgétaire est confirmé. Et une stratégie de relance est enclenchée.
Publié le 19-07-2012 à 07h00
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Ils sont arrivés un par un, l’air un peu fatigué: entre la fin de leurs travaux budgétaires et la présentation, hier matin, du résultat, positif, de leur exercice budgétaire, les ministres n’ont eu que quelques heures de sommeil. Mais quelle importance?
L’essentiel est le résultat, obtenu au bout de trois jours et trois (parties de) nuits de discussion intragouvernementale: l’effort, minime, à faire pour «coller» à l’objectif de déficit de 2,8% du PIB a été effectué, et des moyens ont été trouvés pour rencontrer des demandes particulières, en matière de police, de Justice, et en faveur des PME, du secteur Horeca, des jeunes travailleursetc. (cf. ci-dessous). Et une politique de relance a été enclenchée. Les ministres n’ont pas boudé leur plaisir: ils se sont succédé pour souligner les mesures prises dans leur propre domaine.
L'opposition, c'est son rôle, critique. Écolo relève quelques mesures «d'ajustement» de «bon sens», mais estime que le gouvernement «s'en est tenu au service minimum» avec des moyens dégagés «particulièrement faibles» et des mesures «annoncées (qui) ne sont que la confirmation de choix déjà posés». La Belgique aurait dû engager 4,5 milliards d'euros pour la relance, afin de «coller» au 1,2% du PIB, recommandé par la Commission Européenne: «c'est bien loin de ce qui est sur la table», constatent les «Verts».
La N-VA, par la voix du député Steven Vandeput, regrette que les «aubaines budgétaires» actuelles n'aient pas été exploitées. «Il aurait fallu accélérer les efforts ou prendre des mesures structurelles», a-t-il précisé. Résultat: les Régions devront assumer une partie de l'assainissement.
Elio Di Rupo n'en a cure. Après avoir «évité que les forces centrifuges ne l'emportent», le gouvernement s'est attaqué à des «réformes fondamentales, peut-être les plus importantes que notre pays a connues», explique le Premier ministre. Et il met maintenant en route une stratégie de relance. «Une dynamique où chacun jouera son rôle», insiste-t-il (cf. p. 4).
Tout cela dans une stricte orthodoxie budgétaire. Et alors qu’aux 78 millions initialement prévus s’ajoutaient 32,9 millions de dépenses supplémentaires ou obligatoires, dont 4,9 millions pour les calamités agricoles, ou 2,3 pour le BHV judiciaire, explique le ministre MR du Budget, Olivier Chastel.
Pour compenser, l’État récoltera 86,4 millions de recettes supplémentaires: 29 en provenance de l’Office Central des Saisies et Confiscations, et 38,5 pour les licences de télécommunications 2G, 3G, et 4G. Sans compter un dividende de la Banque Nationale qui sera de 20 millions plus élevé que prévu.
Le solde laisse un demi-million de bonus. Tout est bien qui finit bien? «Nous sommes sur la route de l'équilibre budgétaire en 2015», confirme Steven Vanackere. Mais le ministre CD&V des Finances garde les pieds sur terre: les charges d'intérêt resteront de 12,2 milliards pour 2012, rappelle-t-il.
Le constat reste pourtant positif: l’État belge inspire à nouveau confiance. À trois mois, il emprunte pour l’heure à un taux… négatif. Et surtout, son taux à 10 ans, encore supérieur à 3,5% en novembre 2011, est retombé à 2,5. Par rapport à l’Allemagne, l’exemple européen, le différentiel s’est réduit de 1,2%. Les vacances ministérielles seront bonnes!