Di Rupo I doit trouver 78 millions de plus
Un trouloulou de 78 millions dans le budget de l’État à boucher pour maintenir la trajectoire. Rien de grave. Mais il faudra trouver comment le week-end prochain.
Publié le 07-07-2012 à 07h00
:focal(545x384:555x374)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/EOTORHXSNFADJAVDPWPFJMBAYY.jpg)
L'État fédéral devra chercher 78 millions supplémentaires le week-end prochain, lors de son contrôle budgétaire. C'est le «trou » dans le budget, révélé hier par le comité de monitoring. «78 millions, ce n'est vraiment pas insurmontable. On est quasiment dans la marge d'erreur, estime le ministre du Budget, Olivier Chastel (MR). Et cet exercice budgétaire nous montre qu'on est dans la bonne trajectoire. Aucune mesure négative pour le citoyen ne sera prise le week-end prochain .»
Comment expliquer ce trou? Les recettes fiscales rapportent 54 millions de moins que prévu. Il y a aussi un manque à gagner pour l’État de dividendes provenant de la Banque nationale. La différence est plus importante pour les recettes non fiscales (-226 millions d’euros. La sécurité sociale affiche, elle, un solde positif de 274 millions.
Les compétences usurpées remises à zéro
Mais le gouvernement avait misé sur 250 millions de rentrées grâce aux «compétences usurpées». Le comité de monitoring a remis à zéro ces recettes. Il faut dire que ces fameuses «compétences usurpées» rendent les régions dingues. Il s'agit de leur réclamer des dépenses que le fédéral estime payer par erreur. Les «compétences usurpées», on oublie alors? «Non. On va continuer les discussions. Mais c'est un thème sensible, reconnaît OlivierChastel. Il faudra la volonté politique de tous les amis qui dirigent les entités fédérées. »
D’aucuns disent par ailleurs que le plan de relance est fichu. Car il n’y a pas le moindre euro pour le financer. Le Premier ministre a d’ailleurs requalifié ce plan de stratégie de relance ou de processus (NDLR: comprenez la subtilité du glissement sémantique: un plan c’est maintenant; un processus c’est demain).
Pour Olivier Chastel, «la discussion s'ouvre pour voir de quoi sera faite notre stratégie de relance. Et on verra si on y affecte quelques moyens en 2012. » Mais il met en garde toute l'équipe des ministres: tout ça (la relance et le reste comme les nouvelles mesures justice ou intérieur) doit être neutre sur le plan budgétaire. «Toute dépense en plus s'ajoutera aux 78 millions que nous devons trouver. Mais on sortira avec un déficit à 2,4%, point barre », appuie le ministre.
Olivier Chastel plaide pour maintenir la procédure de prudence budgétaire. «Certains disent que c'est tatillon. Moi je dis que c'est efficace.» Et puis, il reste ces 650 millions gelés. «Je préconise qu'on les maintienne gelés. Cela a apaisé la commission européenne à notre égard. Et cela a constitué une pression sur tous les départements pour dépenser le moins possible. » Si ce gel devait être levé, Chastel demande que 500 autres millions soient mis au frigo à la place.