Thomas Leysen, le patron (presque) parfait

PORTRAIT | Homme de métaux et de médias, Thomas Leysen devient aujourd'hui le patron des patrons belges. Portrait d'un homme (presque) parfait.

Catherine Ernens
Thomas Leysen, le patron (presque) parfait
98952 ©(photo Belga)

Quand il entre dans une pièce, on ne voit plus que lui. Grand, élégant, séduisant. Thomas Leysen inspire l'admiration. Donc, aussi, la crainte. L'homme fort d'Umicore est l'un des rares patrons grand format de notre petit pays. À 47 ans, père de 4 enfants, il prend les commandes de la FEB, fédération des entreprises belges. On attend avec curiosité les positions de ce Flamand, capitaine d'entreprises. Il dévoilera aujourd'hui ses orientations.

Thomas Leysen est né avec la réussite dans le sang. Il est le fils d'André Leysen, ancien patron de Gevaert et de la VUM. Gevaert est le groupe photographique anversois fusionné avec l'allemand Agfa. La VUM, aujourd'hui Corelio, est le groupe de presse flamand du Standaard et dont font partie les quotidiens des Éditions de l'Avenir.

Quadrilingue à 18 ans

Les parents Leysen n'exigèrent qu'une chose de leurs quatre enfants. Qu'ils soient quadrilingues à leurs 18 ans. Néerlandais, français, anglais et allemand, langue natale de leur mère. Pour le reste, les deux fils et les deux filles Leysen firent ce qu'ils veulent. Les deux filles devinrent l'une gynécologue, l'autre photographe. Les deux garçons se lancèrent dans les affaires. Christian reprit l'empire familial. Thomas partit voir ailleurs.

Docteur en droit, il entame sa carrière dans le groupe d'Albert Frère, à la tête de l'entreprise de négoce de produits pétroliers Transcor. En 2000, Thomas Leysen devient CEO du groupe Union minière.

Leysen est un infatigable voyageur. Le voilà qui part au Pôle Nord pour les besoins d'une opération marketing de la VUM. Le voici qui emmène son comité de direction en Chine ou en Inde. «Il a une dimension internationale avec des racines belges. C'est quelqu'un d'extraordinairement multiculturel», raconte un proche.

Leysen est anversois dans l'âme, Anvers, ville portuaire et cosmopolite. Il voue une autre passion étonnante, celle qu'il a pour l'art. Il est ainsi (aussi) membre du conseil d'administration de la maison Rubens. Troisième passion, celle pour les médias. Il continue ainsi à diriger le groupe Corelio.

Calme et posé. Classique et pas excentrique pour deux sous. Il réussit tout avec une facilité et une aisance qui impressionnent si elles n'exaspèrent pas. Thomas Leysen n'a jamais connu l'échec. «On dit de lui qu'il se disperse trop. Mais en même temps, tout lui réussit. Alors pourquoi lui reprocher?», dit un interlocuteur.

«5 minutes, il a compris...»

L'homme est intelligent. Tous nous l'ont dit. Une intelligence qui se décline de trois façons. Sens de l'écoute, jugement redoutable d'efficacité, prise de décisions sans faille. Bref, un stratège hors pair. «Tu lui expliques le problème en 5 minutes, il pose deux questions, il a compris. Il décide», résume un collaborateur. «Il voit tout de suite les points faibles et forts», ajoute un autre. Sa courtoisie est remarquable. Il s'adresse à chacun dans sa langue.

Homme parfait? «Il n'aime pas les conflits entre personnes. Ça l'ennuie. Il préfère donc ne pas les trancher», nous signale-t-on quand même. Thomas Leysen devient aujourd'hui le premier président de la FEB fils de président de la FEB. André Leysen occupa en effet cette fonction en 1984.

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