La Chine recrute-t-elle aussi des pilotes de chasse en Belgique ? “Nous ne disposons pas d’instruments juridiques pour contrer de tels recrutements”
La Chine a d’ores et déjà recruté d’anciens pilotes de chasse occidentaux pour former sa propre armée de l’air. Des pilotes français, britanniques et allemands sont partis enseigner en Asie. Et en Belgique, qu’en est-il ? “Quelques cas de prises de contact ont été rapportés, en vue d’un recrutement”, indique la ministre de la Défense. Mais “les personnes concernées n’ont pas donné suite à ces contacts”.
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- Publié le 24-08-2023 à 14h57
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Que l’armée de l’air chinoise se tourne vers l’étranger pour former ses pilotes n’est pas une surprise. La raison ? Les pilotes de chasse chinois, contrairement aux pilotes occidentaux, n’ont que peu ou pas d’expérience opérationnelle. Selon un article du quotidien français Le Figaro, les procédés utilisés par les autorités chinoises ainsi que les montants proposés lors de ses prétendus débauchages de vétérans sont édifiants. Un ancien pilote militaire de l’aéronavale française se serait ainsi vu proposer plus de 20.000 euros par mois pour former des pilotes chinois à des appontages sur porte-avions munis de catapultes électro-magnétiques. La Chine souhaiterait également obtenir au plus vite des informations sur le F-35, le tout nouvel avion de combat américain dont le Royaume-Uni a commandé vingt-cinq exemplaires. “Considérant la livraison prévue de trente-quatre appareils du même type à la Belgique, cette problématique pourrait prochainement et de manière similaire nous atteindre”, estime le député Gaëtan Van Goidsenhoven (MR) dans une question parlementaire posée à la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS).
Depuis octobre 2022, date à laquelle des rapports parus dans la presse indiquant que la Chine tentait de recruter d’anciens pilotes de combat occidentaux, le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS) belge “a continué à surveiller la situation et a mené une enquête supplémentaire”, selon la ministre de la Défense. “Il ressort de ces enquêtes que quelques cas de prises de contact ont été rapportés, en vue d’un recrutement ultérieur de personnel de la composante Air.” Mais “les personnes concernées n’ont pas donné suite à ces contacts”.
Une note visant à sensibiliser les différentes composantes de la Défense à ce risque
”À la lumière de ces constatations, le SGRS a transmis aux différentes composantes de la Défense une note visant à les sensibiliser à ce risque”, a ajouté Ludivine Dedonder. “C’est un problème de sécurité que des personnes disposant d’une expertise ou d’un potentiel particulier, aussi bien au sein de la Défense qu’en dehors, font l’objet de campagnes de recrutement émanant d’entreprises et d’autorités publiques, notamment de nations non-amicales. Nous ne disposons aujourd’hui pas d’instruments juridiques pour contrer de tels recrutements. Le SGRS peut seulement informer et sensibiliser. Il est évident que les personnes en service actif doivent se conformer entre autres aux règles du cumul et aux exigences liées à leur statut. Par ailleurs, toutes les personnes qui sont ou étaient détentrices d’une habilitation de sécurité restent tenues de conserver les secrets dont elles ont pris connaissance durant leur service actif.”