Taux des comptes épargne: les banques Belfius et Keytrade revoient leur rendement à la hausse
Les banques belges Keytrade et Belfius ont annoncé ce mercredi 7 juin 2023 une augmentation des taux de leurs livrets d’épargne. Une hausse légère mais "prudente". Explications.
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- Publié le 07-06-2023 à 21h29
- Mis à jour le 07-06-2023 à 23h53
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Deux jours à peine après l’ultimatum lancé aux banques par le Premier ministre Alexander De Croo (lire nos éditions de ce mardi), deux d’entre elles ont réagi. Hier, Belfius et Keytrade ont annoncé une meilleure rémunération de leurs comptes épargne: jusqu’à 1,25% à compter du 1er juillet pour la première ; jusqu’à 2,10% dès le 12 juin pour la seconde, moyennant conditions (lire ci-contre). Alors, peur du gendarme ou simple coïncidence ?
"Est-ce qu’il y a un lien avec le débat qui a été mené dans les médias ? La réponse est claire: c’est non, affirme Olivier Onclin, responsable du"retail banking"et membre du comité de direction de Belfius. On a pris cette décision il y a trois semaines." Le groupe a ensuite dû informer la Banque centrale européenne (BCE) de sa décision. Ça a pris du temps.
Préserver la stabilité

L’ultimatum politique n’a donc pas influé, assure Olivier Onclin: " On ne peut pas se permettre le moindre soupçon d’intervention politique dans une institution qui est aussi régulée que Belfius Banque et dont la base du ‘‘business model’’ est la confiance et la satisfaction du client."
Après analyse, la banque a estimé qu’elle pouvait revoir à la hausse la rémunération de l’épargne de ses clients. Une augmentation, à première vue, plutôt timide: 1,25% maximum alors que Belfius reçoit 3,25% d’intérêts en déposant à la BCE l’argent que lui confient ses clients. La banque, qui a frôlé le milliard d’euros de bénéfices l’an dernier, ne pouvait-elle pas se montrer un peu plus généreuse ?
"Ça reste une hausse qui est correcte en fonction de la structure bilantaire que nous avons et de tous les indicateurs qu’on doit prendre en compte pour déterminer le bon tarif", répond Olivier Onclin. Qui tient à rappeler que l’objectif d’une banque est de veiller au "bon équilibre des deux côtés du bilan". Comprenez: ce que la banque prête d’un côté, elle doit le financer avec de l’épargne récoltée de l’autre côté. Et s’assurer au passage une marge financière qui permettra d’assurer "la stabilité financière" de l’établissement.
Privilégier d’autres produits que l’épargne
C’est le leitmotiv de Belfius: la stabilité génère de la confiance, la confiance amène de la satisfaction chez le client. Et si ce dernier regrette la "prudence" de sa banque, c’est peut-être parce qu’il ne regarde pas dans la bonne direction en misant sur un compte épargne. "On a, à côté de cela, d’autres produits à taux fixes et aussi à capital garanti qui permettent de profiter davantage de la hausse des taux, comme les émissions obligataires (jusqu’à 3% sur 3 ans) ou des assurances placement branche 21 avec des taux garantis qui sont plus intéressants pour le client mais qui garantissent la stabilité de ces encours pour nous", détaille le banquier.
Pourtant, certaines banques se montrent plus généreuses, démontrant qu’il y a peut-être de la marge… "J’entends souvent qu’il y a des challengers sur le marché qui viennent avec des taux plus agressifs, confie Olivier Onclin. C’est vrai, mais certaines de ces banques n’ont aucune activité de financement en Belgique. Elles viennent chercher de l’épargne pour financer à l’étranger d’autres types d’activités."
Des activités qui, il y a quelques années, ont mis à mal la stabilité de tout un secteur et ont entamé la confiance de citoyens qui aimeraient aujourd’hui être récompensés.