La Ligue cardiologique réclame un programme de prévention contre l’athérosclérose qui tue 23 000 Belges par an
L’athérosclérose est responsable de 85% des maladies cardiovasculaires, l’une des principales causes de décès en Belgique. Chaque année, ce tueur silencieux tue 23 000 personnes. La Ligue cardiologique belge demande la mise en place d’un programme national de sensibilisation et de prévention.
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- Publié le 05-06-2023 à 10h11
- Mis à jour le 06-06-2023 à 06h00
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750 000 Belges sont atteints d’athérosclérose. En réalité, ils seraient bien plus nombreux. La Ligue cardiologique belge compare cette pathologie à un iceberg dont la partie immergée correspondrait aux patients asymptomatiques.
Comme du calcaire dans les canalisations
L’ athérosclérose est une maladie vasculaire qui affecte les artères du corps: des plaques d’athéromes (composées essentiellement de lipides tels que le cholestérol) s’accumulent sur les parois des vaisseaux ce qui perturbe le flux sanguin.
"C’est un peu comme le calcaire dans les canalisations d’eau de la maison: des dépôts progressifs se forment, on ne remarque rien jusqu’au moment où une canalisation se bouche", illustre Philippe van de Borne, professeur de cardiologie à l’hôpital universitaire Érasme à Bruxelles.
Les facteurs de risque cardiovasculaire dont le cholestérol, le tabac, l’hypertension artérielle, l’obésité… induisent des dépôts dans les artères qui génèrent comme une blessure à la surface de laquelle il va y avoir une coagulation, explique le cardiologue.
"On peut comparer ce phénomène à la croûte qui se forme sur une blessure au niveau de la peau. Le problème, avec l’athérosclérose, est que cette réparation se fait à l’intérieur de l’artère et va la boucher complètement. On passe d’une sub-occlusion asymptomatique à une occlusion complète qui donne les symptômes. Même si l’artère est aux ¾ bouchée par du cholestérol et d’autres dépôts, on n’a pas encore de symptômes et on pense être en bonne santé".
Les conséquences de l’athérosclérose ne sont pas anodines comme l’illustrent les témoignages recueillis par la Ligue et présentés sous forme de podcasts. Quand les premiers symptômes se manifestent sous la forme d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral, l’issue peut parfois être fatale.
On diagnostique très peu
C’est la raison pour laquelle la Ligue cardiologique belge réclame un plan national de prévention, similaire à celui mis en place pour lutter contre le cancer ou le diabète. Concrètement, il s’agirait de cibler les principaux facteurs de risque, explique le Pr van de Borne.
"Tout un chacun peut facilement contrôler son indice de masse corporelle – il suffit de diviser son poids par le carré de sa taille – et sa tension artérielle via son médecin traitant ou en s’équipant d’un tensiomètre. Et, passé 50 ans, faire une prise de sang pour contrôler le diabète et le cholestérol. L’idée est de remédier à l’absence de diagnostic et aux diagnostics tardifs. L a population devrait également savoir que fumer augmente de 300% le risque de faire un événement coronaire ".
Autant de moyens préventifs "bon marché" alors que le coût annuel de l’athérosclérose en Belgique est estimé à 5 milliards d’euros.
On consulte trop tard
La Ligue préconise également que les citoyens acquièrent des connaissances de base concernant certaines maladies cardiovasculaires pour améliorer la prise en charge des patients cardiaques.
"C’est le cas notamment pour l’accident vasculaire cérébral quand la personne ignore les symptômes prémonitoires: perte de la vision d’un œil, difficulté d’élocution,… On est d’autant plus efficace dans la prise en charge de l’AVC ou de l’infarctus du myocarde que l’on intervient tôt. C’est d’autant plus regrettable qu’on dispose de traitements qui fonctionnent très bien".