Future Drivers: une formation gratuite pour réorienter sa carrière vers la route
Pour lutter contre la pénurie qui frappe le transport routier, le FSTL lance une formation gratuite pour les travailleurs souhaitant réorienter leur carrière dans ce secteur.
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- Publié le 31-05-2023 à 19h00
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Ce 1er juin, le Fonds social Transport & Logistique ( FSTL) ouvre une nouvelle formation. Baptisée " Future Drivers". Cette formation est destinée aux personnes désireuses de réorienter leur carrière vers le métier de chauffeur poids lourd, un métier considéré en pénurie sévère : selon les dernières estimations du secteur, il y aurait en Belgique jusqu’à 5 000 postes vacants.
"Jusqu’à présent, nous bénéficions de deux canaux de formation et donc de recrutement : le premier à destination des demandeurs d’emploi, le second à destination des jeunes à partir de 16 ans et scolarisés dans l’enseignement professionnel ", contextualise Vincent Desrumaux, consultant pour le FSTL.
En revanche, rien n’existait jusqu’ici pour les personnes déjà occupées et qui souhaitaient réorienter leur carrière. "Or, en 2020, nous avions réalisé une campagne de recrutement à laquelle un tiers des candidats répondaient à ce type de profil", précise Vincent Desrumaux.
Et s’il existe bien évidemment pour chaque citoyen qui le souhaite la possibilité de passer lui-même son permis poids lourd auprès d’une auto-école, celui-ci reste difficilement accessible pour bon nombre de candidats au vu du prix élevé que représente un tel investissement.
"Notre formation vise donc à prendre intégralement en charge tous les coûts", clarifie le consultant du FSTL, des coûts "estimés à 7 000 € par candidat, dont environ 4 000 € rien que pour le prix du permis".
Gratuité
"J’ai fait mes calculs et cela revient à plus de 3 000 € rien que pour passer le permis", confirme Stéphane Auguenois.
Depuis 26 ans, ce Hennuyer travaille en usine comme régleur. "Mais j’en avais tellement marre de mon travail, de rester toujours à l’ombre et à l’oubli de tout le monde quand on est enfermé dans l’usine, que j’ai voulu m’ouvrir à la route et découvrir le transport et la logistique, raconte-t-il. Or, financer ça moi-même n’était pas possible".
Alors, Stéphane a cherché une formation. Pendant des mois. Il en a même trouvé une, au Forem. Mais cela n’allait pas.
"Quand je me suis présenté, on m’a dit de partir car je n’étais pas demandeur d’emploi".
Finalement, il tombe un jour sur le site enrouteverslaventure.be, site de la campagne du FSTL lancée en 2020.
"J’ai postulé et j’ai été pris pour intégrer le projet pilote de la formation destiné aux personnes qui veulent se réorienter."
Aujourd’hui, Stéphane s’apprête à pouvoir réaliser son "rêve. Rien que dans ma région, je vois tous les jours passer des offres d’emploi, y compris dans mon village !"
Grâce au projet pilote de Future Drivers, Stéphane a obtenu son permis C (destiné à la conduite des véhicules dont la masse maximale autorisée est supérieure à 3,500 kg). Et vise à présent le permis CE (pour tracter une remorque dont la masse maximale autorisée dépasse 750 kg).
"C’est vraiment ma voie", assure l’homme, heureux de cette opportunité.
Motivation
"Ce que nous cherchons à travers cette formation, ce sont avant tout des personnes motivées ", reprend Vincent Desrumaux.
D’ailleurs, la formation, si elle est donc totalement gratuite, comporte plusieurs étapes.
"Après l’inscription, il y a un entretien téléphonique, puis éventuellement un screening réalisé par un partenaire, histoire de pouvoir mesurer le niveau de motivation intrinsèque et voir si le candidat possède déjà une connaissance du secteur du transport et de la logistique".
Si cette première étape débouche sur un feu vert, est alors proposée une journée de stage en entreprise. "Pour que le candidat puisse vérifier que le métier corresponde bien à l’image qu’il s’en fait, mais aussi déjà lier des premiers contacts avec une entreprise".
Et c’est seulement après cette deuxième étape qu’on entre dans le vif du sujet.
"Entre l’inscription et la délivrance du permis, il faut compter entre 6 et 9 mois en moyenne, détaille Vincent Desrumaux. Cela dépend en réalité d’une part des disponibilités dans les auto-écoles de la région du candidat, et d’autre part de la disponibilité du candidat lui-même, vu que celui-ci travaille."
Avec ce troisième et nouveau canal de formation, le FSTL ne s’est pas fixé d’objectif chiffré en termes de recrutement. Mais espère contribuer ainsi à lutter davantage contre la pénurie qui frappe le secteur. Et offrir une réelle opportunité d’emploi aux personnes qui, comme Stéphane, aspirent à se reconvertir à moindres frais dans ce secteur en pleine croissance dans notre pays.