Un "dénommé Vandecasteele" : ce que révèle une nouvelle fuite de documents chipés au régime iranien
Une seconde fuite de documents iraniens distille de nouveaux éléments sur les tractations qui ont précédé l’échange entre Olivier Vandecasteele et Assadolah Assadi ce vendredi.
- Publié le 30-05-2023 à 18h48
- Mis à jour le 31-05-2023 à 07h18
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Ce week-end, un nouveau piratage du système informatique des autorités iraniennes par un groupe lié à l’opposition iranienne en exil a engendré une seconde fuite de documents confidentiels, dont l’un évoque le cas d’Olivier Vandecasteele, libéré vendredi dernier suite à un échange avec Assadolah Assadi, terroriste condamné à 20 ans de prison à Anvers en 2021.
Transfert demandé, menace réitérée
Dans un courrier daté du 30 avril dernier, que l’ Avenir a pu consulter, un haut représentant iranien des Affaires internationales informe le chef de l’organisation des prisons de l’entrée en vigueur du traité et de la demande de transfèrement d’un "dénommé Vandecasteele". Un signe que l’Iran s’apprêtait alors à libérer l’otage belge ? Pas si vite. Alors que le traité devait justement permettre la libération du condamné, le régime insiste fortement sur l’engagement de l’Iran à "informer les citoyens du Royaume de Belgique que la peine d’emprisonnement assortie de mesures privatives de liberté est définitive et obligatoire"… De quoi accréditer la thèse d’une négociation tendue jusqu’au bout, en dépit des engagements pris de part et d’autre.
Pour rappel, les autorités belges ont fait valoir unn article de la Constitution pour faire libérer l’otage belge, plutôt que ledit traité.
L’Iran a tout misé sur le traité
Une autre note confidentielle, visiblement transmise à la présidence iranienne, évoque le cas d’Assadolah Assadi. En particulier son procès, qui venait alors de se tenir (en février 2021) et l’avait vu écoper d’une peine de 20 ans de prison. La note acte le fait qu’aller en appel de sa condamnation n’allégerait pas la peine du diplomate-terroriste, et fait immédiatement mention du traité considéré alors comme en "voie d’approbation" par les ministres de la Justice respectifs des deux pays. Pour rappel, Assadolah Assadi n’avait justement pas fait appel de sa condamnation, ce qui avait passablement surpris certains observateurs.
S’il a finalement fallu plus de deux ans à la Belgique pour faire atterrir le traité, cette note bat en brèche la version du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne qui assure que le traité n’avait rien à voir avec "des cas personnels". Pourtant, c’est bien fin mai 2021, quelques mois seulement après la condamnation d’Assadolah Assadi, qu’une version finalisée du texte, qui avait stagné pendant des années, a vu le jour.
Alors qu’il vient tout juste d’être libéré, Olivier Vandecasteele s’est pour sa part entretenu avec le Roi Philippe ce mardi après-midi. Le souverain aurait notamment pris part aux échanges avec le Sultanat d’Oman, qui a joué les intermédiaires entre la Belgique et l’Iran et permis la libération de l’humanitaire retenu prisonnier.
ÉDITO | Libération d'Olivier Vandecasteele: la vérité est dans le non-dit