Deux mois de grève, un dialogue de sourd et des intimidations: en France, le conflit chez Vertbaudet prend de l’ampleur
Les travailleurs de l’enseigne située près de Lille sont en grève depuis deux mois. Le conflit, émaillé de violences et d’intimidations et prend une tournure nationale.
Publié le 23-05-2023 à 17h14 - Mis à jour le 23-05-2023 à 17h16
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"Pendant le covid on était numéro 1 alors que nos concurrents se cassaient la gueule. Et on n’a jamais rien de plus en salaires, alors qu’ils ne sont pas excessifs: 1300 euros net. Moi j’ai 36 ans, j’ai plus de dos. C’est trop", expliquait auprès de l’ Avenir, voilà deux mois, ce travailleur de l’usine Vertbaudet, près de Lille, alors que la contestation contre la réforme des retraites en France battait son plein.
Deux mois plus tard, le conflit social dans l’entreprise de puériculture a dégénéré, atteignant son apogée le 17 mais dernier, quand un délégué syndical a été intimidé par de prétendus policiers en civil. Le parquet de Lille a ouvert une enquête, mais, après l’évacuation violente de piquets de grève et une plainte de la direction pour des violences au sein même des locaux, la tension ne retombe pas. Pire, l’affaire prend une tournure nationale, au point que la CGT, qui a soutenu ce mardi les travailleurs jusque devant le siège international de l’enseigne à Paris, a posé un ultimatum et menacé de mobiliser ses 600 000 membres si le dialogue ne reprenait pas.
Alors que la réforme des retraites est restée en travers de la gorge du principal syndicat français, le conflit social est perçu comme une occasion de relancer la mobilisation, qui malgré quelques actions éparses commence doucement à s’éteindre. Et cela n’a pas échappé à l’opposition, en particulier au chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon ; celui-ci a pris, en début de semaine, la défense des travailleuses de l’enseigne, en première ligne dans ce bras de fer. "Les femmes sont, dans la société, le chaînon de base qui porte tout sur son dos. Elles se mettent en mouvement pour obtenir un résultat tout de suite. Cette détermination ne peut pas être vaincue", a-t-il lancé depuis Tourcoing, au siège social de l’entreprise, où un rassemblement se tenait.
Seul bémol : à ses côtés se tenait le député lillois Adrien Quatennens (LFI également), condamné fin 2022 pour violences conjugales...