Pourquoi certains médicaments importés ne sont-ils pas remboursés ?

Bien qu’il soit identique en tous points (excepté parfois la notice rédigée dans une autre langue), ce médicament importé et délivré sur prescription médicale peut coûter cinq à dix fois plus cher que son équivalent délivré dans les pharmacies belges parce qu’il ne peut pas faire l’objet du remboursement habituel.

Quand l’indisponibilité s’étend sur plusieurs mois, cela peut se chiffrer en dizaines d’euros de dépenses supplémentaires. Cela paraît d’autant plus incompréhensible aux yeux des personnes concernées que certains médicaments indisponibles importés bénéficient bel et bien d’un remboursement.

La firme, le pharmacien ou le patient

En matière d’importations de médicaments, on distingue deux cas de figure selon l’origine de la demande.

Une firme peut solliciter auprès de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) une dérogation pour importer temporairement en Belgique des lots d’un même médicament. "Le produit importé est identique à celui délivré en Belgique, de même que le prix et les conditions de remboursement", précise Ann Eeckhout, porte-parole de l’AFMPS. Excepté l’ajout d’un autocollant reprenant dans les 3 langues du pays la description du produit, cela ne change rien pour le patient."

4% des médicaments indispensables indisponibles sont importés via des dérogations octroyées aux firmes par l’agence des médicaments.

Si c’est le pharmacien qui, sur base d’une prescription médicale et d’une déclaration du médecin (précisant une quantité déterminée correspondant à la durée du traitement), importe un médicament pour lequel il n’existe pas d’équivalent, "il est probable que le patient paie plus cher le médicament", peut-on lire sur le site de l’AFMPS.

Une position qui hérisse le poil des patients qui auraient bénéficié du remboursement s’ils s’étaient rendus dans une pharmacie française, allemande ou hollandaise pour se faire délivrer en mains propres ledit médicament.

Les importations demandées par les pharmaciens concernent seulement 1,5% des produits médicamenteux indisponibles.

Changement en vue ?

Des discussions sont actuellement menées entre l’AFMPS et l’Inami concernant le remboursement des médicaments importés par les pharmaciens. Il serait envisagé d’autoriser une compensation pour les importations individuelles pour autant qu’elles concernent des produits essentiels, précise une source.

Les médicaments indisponibles pour lesquels il existe une alternative (une autre substance active ou bien une préparation magistrale) ne font pour l’heure pas l’objet d’un remboursement.