L’Europe va-t-elle donner un label vert aux emballages plastiques à usage unique ?
Même si les conditions seraient strictes, voir les emballages plastiques à usage unique marqués d’un "label vert" est imbuvable pour le WWF.
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Publié le 11-05-2023 à 06h00
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Le WWF et une coalition d’associations de la société civile ont fait connaître hier leur mécontentement concernant le dernier volet de la “taxonomie verte” de l’Union européenne.
Pour le résumer simplement, cette taxonomie verte est un système de classification des activités économiques permettant d’identifier celles qui sont durables sur le plan environnemental, c’est-à-dire qui n’aggravent pas le changement climatique.
Le dernier volet (Taxo-4) que publiera prochainement la Commission concerne la Taxonomie environnementale. Celle qui traite des objectifs en matière de protection de la biodiversité, des écosystèmes marins et d’eau douce, de la promotion de la circularité et de la prévention et du contrôle des pollutions.
Comme le souligne le WWF, tout n’est pas à jeter dans le texte européen. Mais voir apparaître les emballages plastiques à usage unique avec un label vert ne passe pas.
"La taxonomie de l’UE était censée être la référence en matière d’investissements verts, mais elle est encore une fois mitigée", déplore Sébastien Godinot, économiste au bureau européen du WWF.
Des conditions strictes mais…
Le texte de la Commission ne donne cependant pas un blanc-seing aux emballages plastiques. Il prévoit en effet de ne les autoriser que lorsqu’il n’existe pas d’alternative à faible émission de carbone technologiquement et économiquement faisable. Dans ce cas, ils peuvent être considérés comme contribuant à l’atténuation du changement climatique. Par ailleurs, ces emballages devraient être fabriqués, à 95% au moins, par recyclage de déchets plastiques ou à partir de matières premières renouvelables pouvant être qualifiées de durables. Et en appliquant des principes de conception en phase avec le recyclage.
Pour le WWF, c’est totalement insuffisant alors que les emballages en plastique sont aujourd’hui la plus grande source de déchets plastiques dans l’UE et qu’une grande partie de ceux-ci ne sont pas recyclés. Pour l’association, la Commission doit être nettement plus ferme dans son texte – notamment sur les plastiques -, car de "petites échappatoires techniques peuvent créer d’énormes dommages environnementaux".