Changement climatique: une partie du Canada ravagée par des méga incendies

Sécheresse et température hors normes sont à l’origine de méga-feux qui ravagent des centaines de milliers d’hectares au Canada.

A.W.
 Plus de 100 incendies se sont déclarés et au moins 25 sont hors de contrôle.
Plus de 100 incendies se sont déclarés et au moins 25 sont hors de contrôle. ©Science Photo Library 

C’est l’équivalent de plus d’un dixième du territoire belge et déjà quatre fois plus que ce qui a été carbonisé dans les forêts françaises sur l’ensemble de l’année 2022…

Dans la province canadienne de l’Alberta, ce sont près de 400 000 hectares de la forêt boréale qui ont été détruits en moins d’une semaine par des incendies monstres, tandis que 30 000 personnes ont été évacuées. La province avait déclaré l’état d’urgence il y a deux jours et, ce lundi, les autorités ont demandé l’aide du gouvernement fédéral pour lutter contre ces incendies "sans précédent". On en dénombrait plus de 115 tandis que 25 étaient considérés comme étant "hors de contrôle" par les autorités.

Les pompiers se concentrent sur ceux qui menacent les habitations, notamment autour de la principale ville d’Edmonton. Selon les autorités, près de 300 patients et résidents de centres de soins de longue durée ont dû être évacués, et plus de 50 écoles étaient fermées.

Dans cette région qui est l’une des plus grandes productrices de pétrole au monde, plusieurs compagnies pétrolières ont indiqué lundi avoir dû interrompre leur production par endroits en raison des feux. Triste ironie du sort quand on sait que ces méga-feux interviennent dans un contexte de changement climatique dont les effets frappent durement le Canada depuis quelques années. Même si cette année cela intervient encore plus tôt.

la région connaît ainsi un temps anormalement chaud pour la période, avec des températures parfois situées plus de 10 à 14 °C au-dessus des normales de la période, indique Guillaume Séchet, météorologiste français et auteur de plusieurs ouvrages de référence sur les événements climatiques. "On relevait par exemple jusqu’à 28,9 °C le 3 mai dernier à la station de Fort McMurray en Alberta alors que la moyenne tourne plutôt autour des 16 °C en cette saison !"

La province de l’Alberta "a connu un printemps chaud et sec, il a suffi de quelques étincelles pour déclencher des incendies vraiment effrayants", a expliqué Danielle Smith, la Premier ministre de la Province.

L’Alberta, tout comme dans ses deux voisines, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, connaît actuellement des conditions "anormalement sèches" voire une "sécheresse grave" par endroits, selon les derniers relevés du gouvernement canadien.

Depuis quelques années, l’ouest du Canada est frappé à répétition par des événements météorologiques extrêmes, dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique. En 2021, un dôme de chaleur "historique" avait fait des centaines de morts et avait été suivi par d’importants incendies.

Les autorités espèrent que l’arrivée de températures plus fraîches et d’un peu de pluie va permettre de contenir la situation. Ce changement de météo est "une chance inespérée de réussir à contrer la progression de certains incendies puissants et difficiles", a estimé lundi Christie Tucker, porte-parole des secours. "Mais nous ne sommes pas encore tirés d’affaire".

Alors que des milliers de réfugiés ont trouvé refuge dans des centres, dans leur camping-car ou leur caravane ou bien se sont regroupés sur des terrains vagues, la Première ministre de la province a prévenu que les feux "pourraient se poursuivre pendant plusieurs mois".

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...