Marché public "Mobilier" au Parlement wallon: la société Berhin réagit
Selon les informations de nos confrères du Soir, l’entreprise namuroise Berhin aurait été clairement favorisée lors de l’attribution du marché public pour le mobilier de la nouvelle maison des Parlementaires à Namur. Elle réagit et se défend d’avoir agi dans l’illégalité.
Publié le 04-05-2023 à 17h52 - Mis à jour le 04-05-2023 à 19h16
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Le communiqué transmis à la presse est sobre. Mais on perçoit que l’affaire chamboule pas mal l’entreprise Berhin. La PME namuroise se défend: il n’y a eu aucune entourloupe dans le marché public.
" La Société Berhin a pris connaissance ce jeudi 4 mai 2023 d’un article paru dans le journal Le Soir concernant un marché public qu’elle a remporté pour la fourniture de meubles pour le Parlement de Wallonie dans le plus strict respect de la loi sur les marchés publics ", explique l’administratrice Valérie Decock.
Qui tient à rappeler que son entreprise centenaire a eu le temps de se forger une réputation dans le paysage namurois. Elle vend par ailleurs des meubles au Parlement wallon depuis 1980, comme d’autres fournisseurs. Ce n’est pas son premier marché public.
"Sérieux" et "Probité"
"La Société Berhin existe depuis 1921 et emploie 20 personnes à Namur. C’est aujourd’hui la 4e génération qui gère l’entreprise. En plus de 100 années, elle a su se hisser parmi les acteurs les plus importants de la vente de mobilier de bureau en Wallonie et à ce titre elle est fournisseur de très nombreuses entreprises et institutions depuis de nombreuses années", insiste Berhin dans son communiqué.
"Elle est bien connue et sa réputation de sérieux et de probité s’est construite au fil de ces nombreuses années."
Fiches techniques : "Rien d’illégal"
Question centrale : l’entreprise a-t-elle participé en amont à la rédaction du cahier des charges, sur base de son catalogue ? "Ce qui est vrai, dit-on dans l’entreprise, c’est que l’architecte est bien venu pour obtenir des fiches techniques et des catalogues." Ça s’appelle de la "prospection " et c’est "totalement légal ", souligne encore Berhin. Et l’architecte aurait d’ailleurs pu aller voir n’importe quel autre fournisseur de meubles : "Il pourrait trouver 30 autres entreprises qui vendent les mêmes meubles et il aurait eu les fiches techniques aussi ". Après, le client fait ce qu’il veut avec cette matière pour rédiger un cahier des charges, rappelle Berhin. Mais personne dans la maison, soutient-elle, n’a tenu la main du client pour définir les conditions du marché.
L’entreprise précise aussi que ce service était totalement gratuit. "Il n’y a eu aucune rémunération pour cette partie prospection ", certifie-t-elle.
"Des remises importantes"
Pas ou peu de mise en concurrence ? L’entreprise "n’a aucune exclusivité sur les marques nationales et/ou internationales qu’elle représente. Ce qui permet à ses clients de la mettre en concurrence avec d’autres acteurs du marché ".
Quant aux montants indiqués dans la presse sur différents éléments de mobilier, l’entreprise dit s’en étonner. Canapé, chaises, fauteuils... "Ils se basent sans doute sur une recherche internet rapide qui ne tient pas compte des remises importantes accordées dans le cadre de contrat de grande ampleur, ni de la globalisation de certains postes". Mais elle n’en dira pas davantage sur ces "remises importantes": "Il est évident que dans le respect de la législation sur les marchés publics, elle ne peut communiquer plus précisément sur ce sujet."
Un marché public rentable (plus de 2 millions€), ça semble clair. Mais Berhin, PME wallonne, vend des meubles. "Elle ne gère pas les deniers publics."
Par ailleurs, à ce stade, l’entreprise n’a pas été contactée par les enquêteurs qui planchent déjà sur d’autres marchés publics.