Comme l’Australie, la Belgique a les e-cigarettes jetables en ligne de mire
L’Australie va interdire les cigarettes électroniques à usage unique et restreindre la quantité de nicotine dans les e-cigarettes. Et chez nous, où en est-on en mai 2023 ?
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Publié le 03-05-2023 à 04h00 - Mis à jour le 03-05-2023 à 11h45
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Le ministre australien de la Santé a annoncé mardi des mesures strictes pour limiter le vapotage, accusant l’industrie du tabac de vouloir rendre les adolescents de la prochaine "génération accro à la nicotine".
En Belgique, Franck Vandenbroucke annonçait en juillet dernier vouloir appliquer des mesures similaires: "Le SPF Santé a soumis une proposition d’adaptation de l’arrêté royal du 28 octobre 2016 et ce afin d’interdire entre autres la commercialisation de cigarettes électroniques disposant de fonctionnalités attrayantes". Il précisait même que ses services continuaient à plancher "sur une interdiction des cigarettes électroniques jetables."
Selon l’observatoire des drogues, beaucoup de ces cigarettes jetables ne respectent pas l’arrêté royal du 28 octobre 2016 relatif à la fabrication et à la mise dans le commerce des cigarettes électroniques, que cela soit en matière de notification ou d’étiquetage.
Est-ce que beaucoup de Belges vapotent ?
Selon une enquête menée par Sciensano, en 2018, 15,5% de la population a déjà essayé une e-cigarette. 2,7% de la population consomment occasionnellement et 1,4% quotidiennement.
Comme pour la consommation de tabac, les hommes consomment plus (5,6%) que les femmes (2,7%). Au niveau de l’âge, on voit un pic chez les personnes de 25 à 34 ans: 6,2% vapotent.
Souvent mis en avant comme un moyen d’aide à l’arrêt tabagique, les vapoteurs ne sont que 11,6% à ne pas avoir fumé auparavant, mais ce taux augmente pour atteindre 33,5% parmi les 15-24 ans. De manière plus générale, 75,5% des vapoteurs fument du tabac combustible en parallèle et plus de la moitié des vapoteurs (53,7%) le sont depuis plus d’un an.
L’efficacité de la cigarette électronique en tant que moyen de sevrage ne fait pas l’objet d’un consensus scientifique.
Où en est l’e-cigarette belge en mai 2023 ?
Aujourd’hui, la volonté belge d’interdire ces cigarettes est toujours en stand by.
"Une procédure est encore en cours au niveau européen concernant les e-cigarettes jetables. Nous devons justifier en quoi c’est un problème spécifique en Belgique pour recevoir l’autorisation de nous écarter des directives européennes", nous dit le cabinet du ministre de la Santé.
En décembre, la cellule générale de politique drogues a sorti sa stratégie interfédérale 2022-2028 pour une génération sans tabac, en décembre dernier.
Ce plan vise à diminuer drastiquement la consommation de tabac d’ici à 2040. Cela signifie réduire le nombre de consommateurs quotidiens de produits de tabac à 5% dans la population de 15 ans et plus et réduire le nombre de personnes s’initiant aux produits de tabac à 0% ou à presque 0%.
Parmi la série de mesures stratégiques, certaines visent spécifiquement l’e-cigarette, comme l’instauration d’une accise pour les cigarettes électroniques et e-liquides, dès janvier 2024 ou des restrictions sur la composition des e-liquides sans nicotine (pas spécifiquement réglementée actuellement) pour décembre 2023, et même les additifs composant les e-liquides d’ici décembre 2026.
Il y aura bientôt des avertissements sanitaires pour les e-liquides sans nicotine (décembre 2023) et une collecte d’informations relatif aux effets des cigarettes électroniques sur la santé (janvier 24), ainsi qu’un renforcement de la qualité des informations présentes dans le dépliant des paquets de cigarettes électroniques (12/2025).
Le tabac est dans le collimateur, et l’e-cigarette n’est pas oubliée.