Biden candidat à un second mandat: "Les démocrates ne sont pas très enthousiastes à l’idée de le reconduire"
Le président américain s’est déclaré à 18 mois de l’échéance électorale, alors que les derniers sondages lui sont peu favorables.
- Publié le 25-04-2023 à 18h31
- Mis à jour le 26-04-2023 à 06h31
C’est par une courte vidéo diffusée ce mardi matin que l’actuel président américain Joe Biden, 80 ans, a annoncé concourir à un second mandat en 2024. "Chaque génération connaît un moment où elle a dû défendre la démocratie. Pour défendre ses libertés fondamentales. Je crois que c’est notre moment. C’est pourquoi je suis candidat à la réélection à la présidence des États-Unis ", a déclaré Biden, dont le clip de campagne fait la part belle à la défense des droits et libertés fondamentales. Aux côtés de Biden, on retrouve sa fidèle vice-présidente, Kamala Harris, souvent présentée comme son héritière, qui candidate également à sa réélection.
Face lui, un Trump inculpé
L’annonce intervient environ six mois après celle de Trump (novembre dernier), qui depuis a été inculpé mais dispose toujours d’une grosse cote de popularité au sein de sa base électorale.
Ce n’est pas le cas de Biden, analyse Charles Voisin, rédacteur en chef de la revue America et spécialiste de la politique américaine. "À en croire le dernier sondage commandé par NBC, les Américains seraient plus fatigués de Joe Biden (70% d’opinions défavorables à un 2e mandat) que de Donald Trump, (60% d’opinions défavorables à un 2e mandat)", fait remarquer Charles Voisin. "Théoriquement, les républicains peuvent donc se réjouir et logiquement espérer un retour à la Maison Blanche et cela tout en conservant un programme politique très conservateur, sans concession."
Toutefois, on est encore bien loin de l’échéance de 2024 (18 mois), ce qui interroge sur la précipitation des deux prétendants déclarés. "Question timing, pour choisir leur président, les Américains ont le temps long, très long même", abonde Charles Voisin. "Trump par exemple s’est déclaré candidat presque deux ans avant l’élection, Biden 18 mois. Mais la campagne peine à réellement démarrer : Trump a raté son départ. L’annonce de sa candidature en novembre a fait un flop car il n’a rien annoncé de nouveau (aucune réforme, même slogan de campagne …)."
Vrai-faux suspense
Du côté de Biden, son annonce intervient alors que d’autres sondages "montrent que les démocrates ne sont pas très enthousiastes à l’idée de reconduire Joe Biden dans ses fonctions", observe Charles Voisin qui ajoute : " Le vrai suspens va avoir lieu côté républicain où l’on aura droit dès cet été à un duel Trump – DeSantis (NDLR : gouverneur républicain de Floride) . Mais je pense qu’il y aura en définitive peu de spectacle pour la bonne raison que Ron DeSantis veut reprendre le flambeau du trumpisme. Il se contentera donc de nuancer les propos de Trump, d’apparaître aussi radical mais plus maître de lui-même dans son comportement que Donald Trump."
Côté démocrate, "Joe Biden a coupé l’herbe sous le pied de la gauche en mettant en œuvre des réformes assez progressistes. Un challenge inattendu lors des primaires reste possible mais rien ne le laisse entrevoir pour l’instant", conclut Charles Voisin.