Transition durable, la priorité des PME wallonnes qui attendra
Les PME wallonnes sont conscientes de l’importance d’une transition durable. Mais peu en font un objectif à court terme.
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- Publié le 17-04-2023 à 18h12
- Mis à jour le 17-04-2023 à 18h14
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C’est le paradoxe qui saute aux yeux à la lecture de l’étude de CBC Banque & Assurance concernant l’enjeu de la transition durable pour les PME wallonnes face aux crises successives: 53% des patrons de PME estiment que rendre leur entreprise plus durable les aiderait à réduire leurs préoccupations, qu’elles soient liées aux coûts de l’énergie, à l’incertitude économique, aux coûts et à la disponibilité des matières premières ou encore à l’augmentation de la concurrence. Pour respectivement 76% et 71% d’entre eux, l’intérêt de travailler sur l’image durable de leur entreprise et de la rendre plus durable arrivent même en tête, loin devant le fait d’investir dans leur entreprise (58%).
Et pourtant, s’ils croient à la nécessité de la durabilité, seulement… 16% de ces patrons en font un enjeu prioritaire à court terme.
Que ce soit en matière d’énergie, de gestion des déchets, de réduction des émissions de CO2 ou encore de traitement de l’eau, "si vous n’anticipez pas cette durabilité, cela deviendra demain un obstacle à la croissance de la PME",, souligne pourtant Olivier Morel, directeur général du Marché Entreprises chez CBC.
L’anticipation, c’est précisément ce que ne peuvent se permettre les PME wallonnes et qui explique donc qu’il y a ce fossé entre intention de durabilité et actes concrets pour l’atteindre. Surtout en Wallonie où la taille des PME est généralement plus réduite, les responsables sont en permanence le nez dans le guidon et ne disposent ni du temps ni des ressources pour établir une stratégie durabilité qui se construit à des échéances de 3 ou 4 ans et qui est par ailleurs complexe à mettre en place. Même si des outils publics existent pour les y aider et que les banques ont également intégré cette donnée dans l’accompagnement qu’elles proposent. Ainsi, depuis 2021, CBC Banque propose aux PME wallonnes un parcours RSE intégrant un outil leur permettant de faire un diagnostic de leur situation en terme de durabilité et lance un "Guide Durabilité en vue de passer à l’action et les aider à mettre en marche cette transition indispensable".
Durabilité, le passage obligé
Largement préoccupés par la hausse des coûts de l’énergie (91% des sondés), c’est probablement par le biais de moyens de production plus sobres et/ou plus verts que les PME feront un premier vers plus de durabilité. Mais c’est loin d’être suffisant, note Olivier Morel.
En 2024 puis, surtout, en 2025, la directive européenne sur la corporate social responsability fera sentir ses effets. Pour faire bref, les grandes entreprises cotées en bourse devront faire un reporting, c’est-à-dire communiquer leurs données sur le respect de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs activités. Si les PME n’y seront pas directement soumises, "elles devront montrer patte blanche" si elles veulent encore travailler avec ces entreprises. Exemple concret: si un petit transporteur routier veut encore travailler pour une grosse entreprise, il devra démontrer les efforts fournis pour "verdir" sa flotte de véhicules. L’importance de type d’enjeu, les PME semblent en avoir conscience, mais l’erreur serait de reporter encore le moment d’y faire face.
"Les dirigeants doivent plus que jamais comprendre qu’ils forment l’épine dorsale de notre économie et que la durabilité de leur entreprise est désormais un passage obligé pour le bon développement de notre région, mais aussi pour le bien-être de leur entreprise dont le recours au financement sera à l’avenir indéniablement lié à cet aspect de durabilité", conclut Olivier Morel.