Arcturus, un nouveau variant à surveiller
Le Covid refait parler de lui par l’entremise d’Arcturus, un nouveau sous-variant Omicron apparu en Inde où il infecterait principalement les enfants. Pour l’heure, pas vraiment de quoi s’inquiéter…
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- Publié le 14-04-2023 à 18h43
- Mis à jour le 14-04-2023 à 18h54
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Dans un rapport daté du 30 mars dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux autorités de santé de surveiller un nouveau variant du Covid-19: le XBB.1.16 rebaptisé Arcturus. Il serait à l’origine d’une nouvelle vague de contaminations en Inde.
L’ancien directeur du comité de vaccination de l’académie indienne de pédiatrie, le Dr Vashishtha, a relevé une augmentation significative des cas de Covid chez les enfants de moins de 12 ans, probablement en lien avec ce nouveau variant. Particularité: outre les symptômes habituels (forte fièvre, toux), les enfants sont atteints de conjonctivite non purulente.
Aucun cas signalé en Belgique
Arcturus est présent dans une vingtaine de pays mais circule peu: 11 cas en France, près de 700 au Royaume-Uni, 350 aux États-Unis… Aucun cas signalé en Belgique où les contaminations (-29%), les décès (-22%) et les hospitalisations (-17%) liés au Covid étaient en net recul la semaine dernière, selon le dernier rapport de Sciensano. Mais Arcturus est très proche du sous-variant XBB.1.5, responsable de 60% des contaminations dans notre pays.
Comme chaque nouveau variant, le XBB.1.16 présente de nouvelles mutations qui pourraient le rendre plus transmissible voire plus pathogène. "On ne sait pas encore grand-chose sur ce sous-variant, relativise le Pr Yves Coppieters. Les scientifiques essaient de voir s’il y a des différences de gravité par rapport aux autres variants mais actuellement ils ne disposent pas encore de suffisamment de données".
L’épidémiologiste de l’ULB nuance également le fait que les enfants seraient davantage impactés que les adultes par Arcturus. "Ce n’est pas évident parce que pour toutes ces souches très contaminantes, les enfants qui ont une immunité moins forte sont le moteur de la transmission de l’épidémie. Il me paraît donc logique qu’il y ait beaucoup d’enfants en Inde qui aient développé des symptômes à la suite d’une contamination au variant XBB.1.16. C’est la particularité des variants Omicron d’être très contagieux. On l’a vu au cours de ces derniers mois en Belgique avec la multiplication des syndromes grippaux".
Doit-on s’attendre à ce que le sous-variant XBB.1.16 devienne dominant ? "Rien n’est moins sûr car les nouvelles souches qui apparaissent ne prennent pas systématiquement le pas sur les autres. Le dernier rapport de Sciensano montre que plusieurs variants Omicron cohabitent actuellement en Belgique: le XBB.1.5, le XBB.1.9, le BA.2.75, le BQ.1… On n’est plus dans la compétition d’un variant par rapport à un autre comme lorsque le variant Delta a pris le dessus sur tous les autres. Depuis Omicron, on est plutôt dans une soupe de variants: très contaminants, ils se côtoient un certain temps puis s’essoufflent pour laisser la place à d’autres mais qui ne présentent pas fondamentalement d’autres caractéristiques".
Des sous-variants de moins en moins létaux
Arcturus serait-il plus dangereux que les autres sous-variants Omicron ? Pour l’heure, on n’en sait rien mais la dangerosité moindre de ses cousins Omicron permet de l’espérer.
La recontamination mondiale tant redoutée après la levée des mesures sanitaires en Chine fin 2022 n’a pas eu lieu. Il y a eu localement une explosion des contaminations mais moins forte qu’attendu. Et le retour à la normale fut plus rapide que prévu.
"L’hypothèse la plus plausible est qu’Omicron était bien un variant moins létal qu’annoncé même sans une immunité protectrice, avance le Pr Coppieters. Il est clair que cette dernière diminue la probabilité de faire des formes graves ou de tomber malade mais dans une population vierge comme celle de la Chine, Omicron n’a pas fait les dégâts annoncés pour autant que les autorités n’aient pas caché une bonne partie de la situation sanitaire. L’hypothèse que les sous-variants deviennent de moins en moins létaux est une réalité. Je ne parle pas ici des syndromes grippaux qui ont dû exploser en Chine mais en termes de morbidité grave, on était face à des souches nettement moins létales".