Le pharmacien passe en revue votre médication
Dès ce samedi 1er avril 2023, les pharmaciens peuvent proposer un nouveau service remboursé, la revue de médication. Cela concerne les personnes qui consomment au moins cinq médicaments de manière chronique. Objectif: optimiser leur traitement en détectant d’éventuels problèmes d’interactions, de surconsommation ou un mauvais usage des médicaments.
Publié le 01-04-2023 à 07h00 - Mis à jour le 01-04-2023 à 09h55
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/MWCHFLXB3RFC5HZLRTQOBWIWDM.jpg)
Depuis le 1er février 2023, les pharmaciens peuvent aider les personnes qui le souhaitent à réduire leur consommation de somnifères. Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke vient de leur attribuer une nouvelle mission: optimiser le traitement des patients polymédiqués en s’assurant du bon usage des médicaments.
Objectif: détecter d’éventuels problèmes d’interactions, d’effets indésirables, de surconsommation, de mauvais usage… Et, accessoirement, réaliser quelques économies. "On dénombre chaque année 42 000 hospitalisations pour des problèmes liés aux médicaments, dont la moitié est jugée évitable. Pour l’assurance maladie, cela représente un coût annuel de 200 millions d’euros", avance Koen Straetmans, président de l’Association pharmaceutique belge (APB).
300 000 Belges concernés
300 000 Belges pourraient bénéficier de ce service. Ceux qui consomment par jour au moins cinq médicaments remboursés et qui ont un pharmacien de référence. C’est le cas de la plupart des personnes atteintes de pathologies chroniques.
"Il s’agit le plus souvent de personnes âgées qui en général ont plus de médication que les plus jeunes mais cela concerne aussi des personnes qui ont des traitements chroniques. C’est le cas par exemple d’une personne diabétique qui a eu un problème cardiaque…", précise Nicolas Echement, secrétaire général de l’APB.
En Belgique, environ 1 personne âgée de plus de 65 ans sur 3 est polymédiquée, selon les données recueillies dans le cadre de SHARE (Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe).
Deux entretiens et un schéma de médication
La revue de médication proposée par le pharmacien référent, qui aura suivi une formation spécifique, se déroule en deux temps. "Lors d’un premier entretien, le pharmacien de référence s’informe de la manière dont sont consommés les différents médicaments: il vérifie les interactions, les dosages, les moments de prise qui sont importants pour optimiser l’efficacité de certains traitements… ", détaille Nicolas Echement.
Grâce au dossier pharmaceutique partagé, le pharmacien de référence peut voir tous les médicaments, prescrits ou non, que la personne s’est fait délivrer dans une pharmacie du pays.
Après avoir analysé l’ensemble de ces informations, le pharmacien invite son patient à un second entretien pour lui remettre un schéma de médication à jour et lui proposer des adaptations de son traitement, afin d’en optimiser l’effet. "Ce schéma de médication est ensuite proposé au médecin traitant du patient. Ce projet ne peut fonctionner que si le pharmacien et le médecin s’entendent et collaborent pour optimiser le traitement du patient", insiste le secrétaire général de l’APB.
Pour mettre en place ce service remboursé, l’Inami et Frank Vandenbroucke ont dégagé un budget de 2,9 millions d’euros. Les pharmaciens recevront 95 € par schéma de médication.