Quel est le risque d’une grossesse tardive?
Maman à 45 ans, comme Virginie Efira, ce n’est pas rare, mais ce n’est pas anodin. Explications du Dr Chantraine, obstétricien.
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Publié le 29-03-2023 à 06h00 - Mis à jour le 29-03-2023 à 09h36
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Virginie Efira va être maman à 45 ans. Même si l’âge de la première grossesse augmente depuis des années (29,3 ans) en moyenne pour la Belgique, l’actrice est pour cette 2e grossesse au-dessus de l’âge belge tous rangs confondus, qui est de 31 ans dans notre pays.
Grossesse tardive, risque pour le bébé
Une grossesse à 45 ans, ça existe, ce n’est pas un miracle souligne le Dr Frédéric Chantraine, Professeur adjoint au service universitaire de gynécologie-obstétrique, Hopital Citadelle (Liège).
Mais cela a des conséquences: "Plus la femme est âgée, plus le risque d’anomalie chromosomique est grand", dit. Le risque de fausse couche est plus grand lui aussi, "parce que les fausses couches précoces sont due à des anomalies chromosomiques complexes."
La trisomie 21 est l’anomalie chromosomique la plus connue et la plus fréquente. " Le test prénatal non invasif ( NIPT), remboursé en Belgique depuis 2017, permet par une simple prise de sang chez la femme enceinte de tracer des petits débris d’ADN. Il permet de dépister 95% des fœtus trisomiques." Pour une fiabilité de 100%, il faut passer à la ponction du liquide amniotique, à partir de 16 semaines d’aménorrhée. " La technique CGH-Array donne une analyse approfondie des chromosomes, révélant aussi d’autres anomalies chromosomiques que la trisomie."
L’obstétricien qu’avec une patiente de 45 ans, il commence par une échographie, explique le risque de 5% du dépistage, et le risque de fausse couche lié à la ponction du liquide amniotique, qui se situe entre en sur 300 et un sur 400.
Mais on peut être enceinte à 45 ans sans faire courir ce risque chromosomique à son bébé, par exemple en cas de procréation médicalement assistée (ovocytes congelés, ovaires cryopréservés, dons d’ovocytes, don d’embryon).
Le risque pour la maman
La grossesse tardive augmente pour la maman le risque de prééclampsie, "une hypertension qui s’installe pendant la grossesse, accompagnée d’autres choses: la présence de protéines dans l’urine, des signes hépatiques, un retard de croissance du bébé, et tout cela à partir de 20 semaines de grossesse."
À 12 semaines de grossesse, on peut faire un dépistage combiné de prééclampsie. "Cela existe en Belgique, mais ce n’est pas encore remboursé." On regarde l’âge de la patiente, ses antécédents, sa tension artérielle. On prend aussi les mesures échographiques, et on dose un marqueur dans le sang. Cela permet de détecter 75% des dames qui risquent une prééclampsie, et on leur prescrit de l’aspirine à 150 mg. Cela peut réduire le risque de 80%", dit le Dr Chantraine.
Le risque de diabète gestationnel augmente aussi légèrement avec l’âge. "S’il est ignoré et pas pris en charge, il y a trois conséquences: un risque de bébé plus gros, avec des risques mécaniques à l’accouchement, tout d’abord. Ensuite, un bébé qui grandit dans un climat très sucré sécrète plus d’insuline, et après la naissance, il peut souffrir d’hypoglycémies qui nécessitent une surveillance pédiatrique. Enfin, il y a un impact à moyen à long terme: un fœtus qui grandit dans un climat très sucré risque davantage de développer un diabète de type 2 à l’âge adulte."
Le Dr Chantraine constate aussi que la charge physique de la grossesse est plus facile à supporter à 25 ans qu’à 45 ans, "même si 20% des mamans ont plus de 35 ans ". Mais il ajoute "certaines mamans de 45 ans pètent la forme. Il ne faut pas faire une généralité."