Trois heures de cartographie solidaire dans les universités
Les universités du pays invitent les citoyens à participer au Mapathon, les 22, 23 et 26 mars. Il s’agit de cartographier les zones les plus vulnérables de la planète pour permettre à MSF et à la Croix-Rouge d’intervenir plus efficacement en cas de catastrophe humanitaire.
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- Publié le 22-03-2023 à 06h00
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E n toile de fond de ce cinquième Mapathon, organisé par le Comité national belge de géographie avec la coopération de Médecins sans frontières (MSF), il y a le projet Missing Maps lancé en 2014 par MSF et la Croix-Rouge, avec le soutien de la Humanitarian OpenStreetMap Team. Partout dans le monde, des volontaires cartographient via la plateforme OpenStreetMap, gratuite et accessible à tous, des régions du monde exposées aux risques de catastrophe naturelle, d’épidémie, de guerre. Objectif: permettre à MSF et à la Croix-Rouge d’intervenir plus rapidement et dans de meilleures conditions auprès des populations sinistrées.
"Pour organiser la logistique, on a besoin de cartes détaillées localisant les bâtiments, les villages, les routes pour les atteindre… C’est à cela que sert le projet Missing Maps auquel contribue le Mapathon interuniversitaire", explique Catherine Linard, professeur au département de géographie de l’UNamur.
Localiser les bâtiments dans la région de Masisi
Les 22, 23 et 26 mars, entre 18 et 21 heures, les universités invitent toute personne qui le souhaite à venir cartographier les bâtiments d’une région isolée du Nord-Kivu (RDC), le territoire de Masisi situé au nord-ouest de la ville de Goma. Médecins Sans Frontières apporte un soutien médical à la population victime des conflits violents qui minent la région depuis plusieurs années. Des cartes améliorées aideront l’ONG à gérer la sécurité et les épidémies, à planifier des activités de soins de santé primaires.
Le dernier Mapathon, organisé en 2019, ciblait une autre contrée de la République démocratique du Congo, la région de l’ex Province Orientale, pour aider les associations humanitaires à lutter contre des épidémies fréquentes sur ce territoire, comme le choléra ou la rougeole. "Des cartes détaillées permettent de repérer les villages où il y a déjà des personnes infectées, les lieux par lesquels l’épidémie pourrait se propager. Elles permettent également de mettre en place des campagnes de vaccination", détaille Catherine Linard.
Une autre façon de faire de l’aide humanitaire
Les bénévoles de Missing Maps doivent parfois cartographier des zones en urgence, celles dévastées par un tremblement de terre, des inondations ou une épidémie. Les cartes détaillées, élaborées avant le séisme, informent sur la distribution spatiale des bâtiments et permettent ainsi aux ONG de trouver les points de passage, de repérer les zones habitées pour apporter l’aide humanitaire au bon endroit, là où se trouvent les gens. "Quand il y a une crise de ce type-là, il y a un appel à volontaires et chacun peut apporter son aide. C’est une autre façon de faire de l’aide humanitaire qu’en apportant un soutien financier", conclut Catherine Linard.