Au procès des attentats, une victime crée un incident, brandit le coran et hurle aux accusés : “Vous êtes des assassins”
L’audition d’un témoin a tourné court ce mardi après-midi au procès des attentats de Bruxelles. Walter B, grièvement blessé à Zaventem, est sorti de son témoignage en hurlant à l’adresse des accusés “assassins, vous êtes des assassins…”
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Publié le 21-03-2023 à 15h51 - Mis à jour le 21-03-2023 à 17h23
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Dès l’entame de sa prise de parole, la victime s’est exprimée avec beaucoup d’aigreur face à l’État belge, aux assurances. Cet argumentaire a été régulièrement entendu depuis le début des témoignages.
Mais il s’est ensuite focalisé sur les avocats des accusés qui sont “la honte de la profession.” Il détaille : “pourquoi les meilleurs pénalistes ont accouru pour les défendre? On est en plein délire.“ Et il regrette que ces avocats n’aient pas défendu les victimes.
Le clash était-il préparé? Probablement. Le ton a monté lorsque Walter B. a sorti le coran et l’a brandi en direction des accusés. Il cite des versets et crie : “par leurs actes, ces gens ont insulté le coran.“
L’accusé Ayari répond, Salah Abdeslam également. La police de l’audience vient se placer autour du témoin, toujours le bras levé avec le coran en main, pour le rappeler à l’ordre. Mais la tension ne diminue pas. La présidente essaye de reprendre le débat : “on peut comprendre votre souffrance mais ça ne sert à rien… “. La voix de la présidente est étouffée par les paroles de la victime. La présidente décide alors de suspendre la séance vers 15h35 afin de calmer les esprits.
Le procès a repris 25 minutes plus tard, à 16h. La victime a précisé ne pas vouloir faire “d’amalgames” et que “tous les musulmans ne sont pas des terroristes”. Il fait référence à “Hassan” qui lui a “sauvé la vie ce jour-là”. “Hassan est un vrai musulman”.
Sur un ton plus posé qu’en première partie, il a toutefois conservé un argumentaire politique où il a évoqué “qu’il n’y a pas de droits de l’homme” pour ceux qui s’en prennent à des enfants. En référence au ramadan qui va débuter : “je ne leur souhaite pas un bon ramadan. leur place est définitivement en enfer.”
Le malaise était persistant et l’esprit du témoignage était en contradiction avec tout ce qui avait été entendu jusqu’à présent par les différents témoins. Tous n’ont pas accordé le pardon mais aucun ne s’était emporté de la sorte.
Abrini défend ceux qui “n’ont rien à voir”
L’accusé Mohammed Abrini a d’ailleurs voulu commenter cet incident. “On aurait voulu éviter ce genre d’incident. A Paris, des gens sont sortis libres. Stop, il n’y a pas que des assassins dans le box,” dit-il en souhaitant éviter les amalgames entre les différents accusés. “Moi, j’accepte : je suis un terroriste, je suis coupable. Mais il y a des gens, ici, qui n’ont rien à voir.”