À quelques voix près : la motion de censure qui menace le gouvernement français
Après le passage en force sur les retraites, l’exécutif risque la chute. Des manifestations ont eu lieu dès ce vendredi soir ou étaient prévues ce week-end.
Publié le 17-03-2023 à 18h51 - Mis à jour le 17-03-2023 à 18h52
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Les différents groupes politiques présents dans l’opposition à l’Assemblée Nationale avaient 24 heures pour déposer leur motion de censure, après que le gouvernement français a engagé jeudi sa responsabilité (le fameux article 49.3 de la constitution) afin d’adopter sa réforme des retraites.
À 15 heures, ce vendredi, on connaissait donc l’ensemble des motions auxquelles le gouvernement fait désormais face. Elles sont au nombre de deux.
Centristes + gauche
La première est venue du groupe parlementaire centriste LIOT (pour Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoire). Composé de 20 parlementaires aux intérêts relativement hétéroclites (décentralisation, laïcité, justice fiscale et sociale), le groupe n’en compte pas moins en ses rangs de vieux briscards de la politique, tels Bertrand Pancher, chef du groupe, ou Charles de Courson, issu du centre-droit. Ce dernier est bien connu au Palais Bourbon connu pour sa probité et son franc-parler, qui lui ont parfois valu le surnom de "moine soldat" de l’Assemblée Nationale.
Cosignataire de cette motion, la NUPES (gauche), n’en a pas déposé de son côté, et votera donc celle du groupe LIOT. Idem pour le Rassemblement National (RN, extrême droite), qui, bien qu’ayant déposé une motion de censure de son côté, a annoncé voter pour toutes les motions.
Cela lui pose d’autant moins de problème que la motion du groupe LIOT, contrairement à la sienne, a toutes les chances de toucher également des membres de la droite (LR), dont un certain nombre avait refusé de soutenir la majorité présidentielle en vue de faire adopter par un vote sa réforme des retraites. Encore une fois, le sort du gouvernement français se retrouve donc entre les mains des députés LR, malgré les consignes du chef du parti Éric Ciotti, qui a appelé ses troupes à ne pas voter en faveur de l’une ou l’autre motion de censure. Ces mêmes troupes qui étaient supposées soutenir le projet de réforme...
Les voix de la droite
Les deux motions, celle du RN et du groupe LIOT, vont être examinées à partir de ce lundi et potentiellement jusqu’à mercredi. S’il n’y a aucune chance que la motion du RN attire à elle une majorité de députés, celle du groupe LIOT va être scrutée à la loupe : il suffirait qu’une trentaine de députés LR (sur la soixantaine que compte l’hémicycle) vote la motion pour que le gouvernement tombe. Comme ce jeudi, cela pourrait se jouer à une poignée de voix près.