Procès des attentats: "Insoutenable de savoir qu’elle a connu une mort aussi cruelle"
La maman de Mélanie Defize est toujours angoissée par des questions sur la fin de vie de sa fille.
Publié le 16-03-2023 à 16h27 - Mis à jour le 16-03-2023 à 17h34
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VY5673WWFVFPDKJVO5IYOWWWQI.jpg)
Mélanie Defize était musicienne et musicologue. La jeune femme, originaire du Condroz, incarnait ce que Daech exècre. "Elle voulait toujours rendre la vie plus belle, " dit sa maman, Marie-Andrée, qui suffoque dans ses pleurs. "Il m’est insoutenable de savoir qu’elle a connu une mort aussi cruelle sans que je puisse lui tenir la main dans un tel chaos de souffrance."
Sept ans après, il y a encore trop de questions qui restent en suspens pour la septuagénaire. "Je n’ai eu cesse de savoir comment ça s’était passé pour elle sur les lieux. Cela a dû être une horreur pour elle qui avait ses sens si bien développés. Elle a toujours eu horreur des bruits et des mauvaises odeurs. Toutes ces questions sont prégnantes pour moi."
Aujourd’hui encore, elle pense que sa fille pourrait encore partager des moments de vie avec elle. En vain… "Je me prends encore à penser : ‘tiens, j’en parlerai à Mélanie’. Et j’imagine la réaction et les rires que ça pourrait déclencher chez elle."
Comme elle n’a pas de réponses à toutes ses questions, la maman donne aussi des clés aux secouristes et aux intervenants des événements du 22 mars 2016. "Les nombreux intervenants de première ligne, ce sont des héros. Nous sommes certains que leur présence, même silencieuse, a permis aux victimes de ne pas se sentir seules. Personne n’aurait mieux fait que vous."
Le frère se dit "furieux"
Thomas, le frère de Mélanie, a rebondi sur une analyse qui avait été fournie plus tôt dans la journée par le papa et le frère d’Aline Bastin. Le frère cadet se dit "en colère sur les responsables directs et indirects." Et lorsqu’il évoque ces responsables indirects, il évoque des politiciens qui auraient soutenu la libération d’Ousama Atar considéré comme l’artisan des attaques en Europe. "Malgré tout ce qui était préconisé, on ne l’a pas empêché de voyager, de développer le réseau des personnes présentes à ce procès."
Pas de haine, ni de pardon. "Le pardon, ce n’est pas à moi de l’accorder. Mais à ma sœur..."
La musicologue avait plusieurs cordes à son arc. Mélanie travaillait pour une maison de disques. "Ils ont tué un musicien mais pas la musique," insiste son collègue Cédric.