Le cancer du sein est mieux soigné dans un centre agréé
La nouvelle étude du KCE montre des différences de pronostic pour le cancer du sein selon qu’on est traité dans une clinique du sein ou non. Frank Vandenbroucke décide de supprimer le remboursement en dehors des centres spécialisés.
Publié le 15-03-2023 à 00h00 - Mis à jour le 16-03-2023 à 07h54
:focal(445x309.5:455x299.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PVPXWKK6BFBNZICVCTICBX32WA.jpg)
Selon une nouvelle étude du centre fédéral d’expertise soins santé (KCE), une femme atteinte d’un cancer du sein sur cinq a été traitée sur un site hospitalier sans agrément pour le cancer du sein. Et le ministre de la Santé a décidé que cela ne serait plus le cas à l’avenir.
Pourquoi ? L’étude montre que le risque de décès associé au cancer du sein invasif est supérieur de 44% chez les patientes traitées sur les sites à faible volume d’activité (moins de 60 nouveaux diagnostics par an) et de 30% chez les patientes traitées sur les sites à moyen volume d’activité (de 60 à 124 diagnostics) en comparaison avec celles qui sont prises en charge sur les sites à volume élevé (125 nouveaux diagnostics annuels).
Quelles sont les normes ?
C’est du Parlement européen que viennent, en 2006, les exigences de qualité des cliniques du sein, sur la base de preuves scientifiques. Les chiffres des normes sont revus à la baisse fin 2013: il faut désormais 125 nouveaux diagnostics de cancer du sein par an (au lieu de 150), ainsi que respecter un cahier des charges au niveau de l’encadrement médical et paramédical et de l’infrastructure pour devenir clinique du sein coordinatrice.
Il existe des cliniques satellites, avec un volume minimal de 60 nouveaux diagnostics annuels, qui ont elles aussi des normes d’encadrement et d’infrastructure et collaborent avec une clinique coordinatrice.
Différence de qualité
L’enquête du KCE montre que le risque de mourir d’un cancer du sein est supérieur de 30% chez les femmes traitées sur les sites hospitaliers sans agrément pour le cancer du sein en comparaison avec celles qui le sont dans les cliniques du sein coordinatrices. Ce qui confirme les constatations d’une précédente étude réalisée par le KCE en 2012.

Le KCE recommande que la consultation oncologique multidisciplinaire, ainsi que la chirurgie du sein et des ganglions lymphatiques soient réalisées dans la clinique coordinatrice du sein. " La radiothérapie et/ou la chimiothérapie peut se faire dans la clinique coordinatrice ou satellite, si les deux centres communique nt", explique Isabelle Savoye, chercheuse au KCE.
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui a pris connaissance de l’étude du KCE, a annoncé dans la foulée qu’il va mettre fin au remboursement des soins contre le cancer du sein en dehors des cliniques agréées: "Les hôpitaux qui n’ont pas d’agrément en tant que cliniques du sein ne pourront plus à l’avenir établir de plan de traitement pour le cancer du sein et ne pourront donc plus poser de diagnostic ni opérer. Nous allons passer à l’action immédiatement en cessant de rembourser le traitement du cancer du sein en dehors des cliniques du sein agréées. Plus de 10 000 patientes (et patients) chez qui un cancer du sein est diagnostiqué chaque année dans notre pays doivent avoir la garantie de recevoir les meilleurs soins de la part d’une équipe multidisciplinaire expérimentée."