Crise de l'accueil: la police assiège le bâtiment fédéral de Saint-Josse que des demandeurs d'asile ont investi

Les forces de l'ordre sont intervenues rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode, sur le lieu investi par la septantaine de demandeurs d'asile à la rue depuis leur expulsion de l'Allée du Kaai.

Belga

La police continuait d'encercler, ce dimanche 12 mars 2023 vers 22h00, un bâtiment investi quelques heures plus tôt par une septantaine de demandeurs d'asile, rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode. De nombreux policiers sont présents et contrôlent les entrées dans le bâtiment, mais ils ne procèdent pas à une expulsion, qui était redoutée par les demandeurs d'asile dès lors que les effectifs policiers se sont accumulés depuis quelques heures.

"La police met en place un 'siège' plutôt qu'une expulsion semble-t-il", a commenté le porte-parole du collectif Stop à la crise d'accueil. "Toutes les entrées sont contrôlées par les policiers, ce qui empêche toute entrée de nourriture, de couvertures, d'eau, etc. Ils semblent vouloir jouer l'épuisement", a-t-il ajouté.

Illustration shows  the requisition of a public building to offer solidarity accommodation to the fifty or so asylum seekers currently without housing solutions (following the evictions from the canal and the alley of Kaai), in Brussels, Sunday 12 March 2023. The festive and political opening of the building will take place tomorrow, Sunday 12 March, at 3pm. To support this opening, a hundred people (citizens, members of associations, collectives fighting for human rights...) will be present. This occupation action aims to offer an emergency solution and to force the government to respect its obligations. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Les demandeurs d'asile à Saint-Josse sont ceux qui ont été délogé de Schaerbeek puis des rives du canal.

Plusieurs fourgons de police ainsi que des canons à eau entouraient, dimanche soir vers 20h20, un bâtiment investi quelques heures plus tôt par une septantaine de demandeurs d'asile, rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode. De nombreux policiers sont présents, certains accompagnés de chiens, pour déloger les personnes présentes dans le bâtiment.

Des discussions ont eu lieu sur place, dimanche après-midi vers 15h00, entre la police et des membres du collectif Stop à la crise de l'accueil, peu après que les demandeurs d'asile ont pénétré dans un bâtiment vide de l'État fédéral. Cet immeuble est destiné à abriter le futur centre de crise national. Il vient d'être rénové et est destiné à accueillir le futur centre de crise national, est référencé au numéro 25 de la rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode, mais dispose aussi d'une entrée donnant sur le boulevard du Roi Albert II, située sur la commune de Bruxelles.

Illustration shows  the requisition of a public building to offer solidarity accommodation to the fifty or so asylum seekers currently without housing solutions (following the evictions from the canal and the alley of Kaai), in Brussels, Sunday 12 March 2023. The festive and political opening of the building will take place tomorrow, Sunday 12 March, at 3pm. To support this opening, a hundred people (citizens, members of associations, collectives fighting for human rights...) will be present. This occupation action aims to offer an emergency solution and to force the government to respect its obligations. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Les occupants de Saint-Josse sont des demandeurs d'asile déjà chassé du squat de la rue des Palais à Schaerbeek, puis des rives du canal en face du Petit Château à Molenbeek.

Selon le collectif Stop à la crise de l'accueil, le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode, Emir Kir, a ordonné à la police de ne pas intervenir, tolérant cette occupation.

Mais quelques heures plus tard, vers 19h00, les effectifs policiers sur place ont été renforcés et ceux-ci ont bloqué les accès au bâtiment. Une heure plus tard, de nouveaux effectifs sont arrivés, certains avec des chiens, ainsi que plusieurs fourgons et des autopompes munies de canons à eau de la protection civile. Une expulsion des personnes dans le bâtiment est en préparation, selon le porte-parole du collectif.

Des exilés de l'Allée du Kaai

Les exilés, en majorité des demandeurs d'asile selon le collectif Stop à la crise de l'accueil, ont pris possession du bâtiment dimanche vers 15h00 et ont bloqué les entrées de l'intérieur. Une cinquantaine d'occupants étaient annoncés, mais ils sont finalement environ septante à l'intérieur.

La prise de possession de ce bâtiment, propriété de l'État fédéral, intervient après l'expulsion de ces demandeurs d'asile de l'Allée du Kaai, vendredi, où ils s'étaient établis, faute d'avoir pu obtenir une place dans un centre d'hébergement de Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile. Or, rappelle le collectif de soutien, la Belgique a le devoir de leur assurer un accueil digne.

Illustration shows  the requisition of a public building to offer solidarity accommodation to the fifty or so asylum seekers currently without housing solutions (following the evictions from the canal and the alley of Kaai), in Brussels, Sunday 12 March 2023. The festive and political opening of the building will take place tomorrow, Sunday 12 March, at 3pm. To support this opening, a hundred people (citizens, members of associations, collectives fighting for human rights...) will be present. This occupation action aims to offer an emergency solution and to force the government to respect its obligations. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Les occupants de Saint-Josse sont des demandeurs d'asile déjà chassé du squat de la rue des Palais à Schaerbeek, puis des rives du canal en face du Petit Château à Molenbeek.
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