Entrevues avec l’armée et la police : le règne sécuritaire de Xi Jinping commence
Le président chinois a prêté serment pour effectuer un troisième mandat, désormais permis par la Constitution.
Publié le 10-03-2023 à 17h17 - Mis à jour le 10-03-2023 à 17h18
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Depuis 2018 et la modification de la constitution chinoise, il était acquis que Xi Jinping effectuerait un troisième mandat à la tête du pays (ce qui n’était pas possible avant) : c’est chose faite depuis ce vendredi, après que le président chinois a été choisi à l’unanimité par les députés de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) qu’il préside en tant que chef du parti communiste.
Qui, désormais pour s’opposer au président chinois, bien parti pour rester au pouvoir à vie (comme le lui permet la constitution) ? Pas grand monde, sinon personne. Toujours depuis 2018, la Chine a institué une "Commission nationale de contrôle et des commissions locales de contrôle à tous les niveaux" ; une commission présidée en premier lieu par… le président chinois.
Sécurité et armée forte
Alors que les tensions avec l’Occident s’accumulent, que ce soit autour de l’Ukraine ou de Taïwan, la Chine "pensée" par Xi Jinping semble être prête à durcir le ton. La veille de son serment, et alors que venait de s’ouvrir cette quatorzième assemblée nationale populaire, le président chinois a fait part de ses "remarques" auprès de l’Armée populaire de Libération (APL) et de la Force de la Police armée populaire. Xi Jinping s’est en particulier inquiété des chaînes industrielles et d’approvisionnement dans le cadre de la défense nationale.
Une posture qui ne doit rien au hasard : les dix années de pouvoir de Xi Jinping ont coïncidé avec un resserrement autoritaire inédit, de Hong-Kong au Xinjiang en passant par le Tibet - resserement qui s’est aussi exprimé au plus haut niveau politique. En octobre dernier, lors du XXIème congrès du parti communiste chinois, l’éviction en public de l’ancien président et prédécesseur de Xi Jinping, Hu Jintao, n’était pas passée inaperçue, alors même que le président chinois parachevait les manoeuvres politiques visant à s’ouvrir la voie d’un troisième mandat.
Jusqu’ici, personne au sein du PC ou parmi les élites chinoises ne semble en mesure de contester la "pensée Xi Jinping", laquelle avait justement fait son entrée (noir sur blanc) dans la constitution chinoise en 2018.