Le gouvernement grec sous pression après la catastrophe
Ce mercredi, des milliers de Grecs étaient dans les rues, alors qu’une partie du pays faisait grève.
- Publié le 08-03-2023 à 17h59
- Mis à jour le 08-03-2023 à 18h03
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La colère ne faiblit pas en Grèce après la catastrophe ferroviaire qui a provoqué la mort d’au moins 57 personnes, plus une centaine de blessés, le 28 février dernier. Alors que des grèves et blocages ont été observés aussi bien dans le public que dans le privé, des transports aux ports restés fermés, en passant par les hôpitaux, au moins 50 000 personnes ont crié leur colère dans les rues d’Athènes, mais aussi à Thessalonique, seconde ville du pays, ou environ 20 000 personnes ont manifesté. Les manifestants, notamment à Athènes, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène.
Malgré la démission du ministre des transports au lendemain du drame et un deuil national de trois jours, le gouvernement du Premier ministre Mitsotakis ne parvient pas à apaiser le ressentiment.
Le grand pardon
Au lendemain de l’accident, le Premier ministre avait mis la catastrophe "principalement" sur le compte d’ "une tragique erreur humaine".
Le ton a bien changé depuis lors. "Nous ne pouvons pas, ne voulons pas et ne devons pas nous cacher derrière l’erreur humaine", a finalement reconnu Mitsotakis sur son compte Facebook en fin de semaine dernière. "En tant que premier ministre, je dois à tout le monde, mais surtout aux proches des victimes, un grand DÉSOLÉ. À la fois personnel, et au nom de tous ceux qui ont gouverné le pays pendant des années."
Politiquement, la séquence est compliquée à négocier pour Mitsotakis. Quelques jours avant le drame (le 24 février), ce dernier se trouvait justement à Larissa, tout près de là où s’est produit le drame. Au menu de sa visite : défense du monde agricole et visite d’un parc d’innovation. Et cette déclaration malheureuse, alors que se profilaient des élections au printemps : "Ensemble, citoyens et État, nous avons gardé le navire national sûr et sur la bonne voie (sic), dans les grandes crises auxquelles nous avons été confrontés. Nous avons transformé de nombreuses difficultés en opportunités et pendant que nous réparions un pays bloqué, nous avons en même temps lancé les changements audacieux que nous avions promis."
Des paroles qu’on dirait sorties d’un autre temps, celui où le parti du Premier ministre, Nouvelle Démocratie, caracolait en tête de sondages.
Depuis lors, les jeunes en particulier en ont après le gouvernement, si bien que les élections, initialement prévues en avril, pourraient avoir lieu fin mai. La veille du drame, Mitsotakis avait vanté son bilan à la tête du pays, estimant que la baisse du chômage, entre autre choses, avait fait de la Grèce un joueur "vedette" de l’Europe. Quelques jours après, le 5 mars, il se tournait vers la Commission européenne et les pays "amis" pour "obtenir des trains modernes" et sécuriser le réseau existant.