Hadja Lahbib: "Il faut maintenir le dialogue avec l’Iran pour faire libérer Olivier Vandecasteele" (vidéo)
Voilà un an que le travailleur humanitaire est retenu dans les geôles iraniennes. Le point avec la ministre des Affaires Étrangères.
Publié le 24-02-2023 à 15h15 - Mis à jour le 26-02-2023 à 09h38
Où en sont les négociations visant à libérer Olivier Vandecasteele ?
On en est à la septième visite consulaire depuis son enlèvement le 24 février 2022. Depuis lors on fait tout pour obtenir sa libération, pour obtenir de meilleures conditions de détention. C’est un des premiers dossiers dont j’ai pris connaissance avec le Premier ministre et le ministre de la Justice : obtenir sa libération est un dossier prioritaire pour la Belgique et on se bat pour que ses conditions de détention soient les plus humaines possibles.
L’Iran vous a confirmé son jugement de 40 ans de prison et 74 coups de fouets?
On a appris ce jugement par voie de presse iranienne. Avec l’ambassadeur, nous avons eu des échanges oraux. Mais rien n’est confirmé officiellement.
Que dit l’ambassadeur, concrètement?
Nous savons qu’il y a eu une sorte de jugement, mais qui n’en est pas un à nos yeux. C’est une sorte de mascarade puisque les droits de la Défense n’ont pas été respectés: il n’a pas eu droit à un jugement équitable avec le choix de ses avocats. Officiellement il n’existe pas de dossier et pas de condamnation officielle.
Faut-il continuer à parler avec un ambassadeur incapable de vous confirmer un éventuel jugement en Iran?
Quel intérêt aurions-nous à mettre fin à tout dialogue? Sinon se couper de la moindre possibilité d’information? Nous avons intérêt à maintenir le dialogue envers et contre tout et c’est ce que nous faisons; Le pire serait de n’avoir aucune possibilité de dialogue? Ce n’est pas notre intérêt.
Voilà plusieurs mois que la population iranienne se soulève contre le régime ; en quoi cela influe-t-il sur les négociations ?
La première fois que j’ai rencontré mon homologue iranien à l’ONU le 16 septembre, quelques jours après la mort de Mahsa Amini, mes premiers propos ont été pour cette jeune fille: donc ça ne facilite pas l’échange. Mais une vie est une vie; cela vaut pour Olivier Vandecasteele, cela vaut pour la population iranienne. Ces femmes et ces hommes ont notre soutien, et j’en parle aussi à mon homologue iranien; cela fait partie de toutes nos discussions. Les droits humains ne se négocient pas.
Faut-il vraiment en passer par un traité pour faire libérer Olivier Vandecasteele?
Nous vivons dans une démocratie où l’État de droit prévaut. Le gouvernement a décidé de s’inscrire dans le respect de la constitution. Je ne me prononcerai pas sur le débat qui est en cours au niveau de la Cour constitutionnelle: ce traité est une de nos pistes (NDLR: pour faire libérer Vandecasteele), nous ne l’écartons pas.
Il y a donc d’autres pistes à votre disposition?
Ce n’est pas ce que nous disons: nous n’écarterions aucune piste qui nous serait proposée.
Donc à l’heure actuelle il n’y a pas d’autre piste?
Je ne vais pas me prononcer là-dessus.
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