Tué pour une canette de bière en Belgique : son meurtrier devra purger sa peine… au Maroc
Après avoir poignardé à mort l’un de ses amis, Mehdi K. a été condamné à 18 ans de prison en 2015. Il devra purger le reste de sa peine au Maroc, son recours devant le Conseil d’État étant rejeté.
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Publié le 22-02-2023 à 11h10
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Mehdi K., condamné en 2015 par la cour d’assises de Bruxelles après avoir poignardé à mort l’un de ses amis pour une canette de bière à Schaerbeek le 13 octobre 2013, risque à tout moment d’être transféré vers un établissement pénitentiaire au Maroc, pays d’où il est originaire. Son recours de demande de suspension de la procédure en extrême urgence (ainsi que l’annulation de celle-ci) de l’exécution d’un arrêté ministériel ordonnant son transfert vers un établissement pénitentiaire marocain, introduit devant le Conseil d’État, a été rejeté dernièrement.
Ivre et sous l’emprise de stupéfiants, Mehdi K. avait tué son comparse qu’il avait rencontré dans les environs de la gare du Nord. Le motif de la dispute ? Mehdi s’en était pris à Olivier Chapelle, lui assénant plusieurs coups de couteau parce que celui-ci ne lui avait pas donné une des canettes de bière qu’ils venaient d’acheter ensemble au magasin.
Incarcéré à la prison d’Ittre, dans le Brabant wallon, après sa condamnation à 18 ans de prison en 2015, Mehdi est sous le coup de l’exécution d’un arrêté ministériel ordonnant son transfert vers un établissement pénitentiaire marocain. Pays dans lequel il ne souhaite pas purger le reste de sa peine. Car l’homme soutient avoir besoin de soins médicaux, qui ne seraient pas adaptés à sa situation dans une prison marocaine. Ses avocats estiment ainsi qu’en l’absence de traitement adapté, le détenu puisse s’en prendre à son intégrité physique, voire à celle d’autrui. Et qu’en cas de nouvelle crise psychotique, il soit traité de manière punitive et non thérapeutique, en l’absence de moyens et de personnel formé pour le prendre en charge au Maroc.
Mehdi avait donc introduit un recours devant le Conseil d’État. Lequel vient d’être rejeté, le Conseil d’État se déclarant incompétent pour statuer sur la demande de suspension. Dans son arrêt, le juge a notamment indiqué l’écoulement d’un long délai entre la prise de connaissance de l’arrêté ministériel ordonnant son transfert et l’introduction du recours, précisant encore que le détenu “n’a manifestement pas agi avec diligence”.
Plusieurs conditions sont prévues pour permettre le transfèrement de détenus vers le Maroc : la personne ne peut être en détention préventive, elle ne peut posséder la double nationalité, présenter des liens durables avec la Belgique ou bénéficier d’un titre de séjour. Plusieurs détenus ont ainsi déjà été renvoyés dans une prison marocaine pour y purger le reste de leur peine.