L’UE temporise sur son "défi" migratoire
Le "débat" migratoire a été remisé au bas de la liste des priorités européennes abordées lors du sommet extraordinaire.
Publié le 10-02-2023 à 18h25 - Mis à jour le 10-02-2023 à 18h26
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Le débat sur la migration devait être l’un des thèmes phare de ce sommet extraordinaire européen ( lire également l’Avenir du 9 février). Finalement, la visite du président Ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles aura éclipsé (au moins sur le plan médiatique), le "débat" voulu par les 27. Un débat qui semble presque n’avoir pas eu lieu, y compris sur les dossiers chauds, telle l’incontournable révision du règlement de Dublin, que l’Italie, l’un des pays en première ligne en matière de gestion du flux migratoire, menaçait de ne plus appliquer en décembre dernier, provoquant une réunion de crise entre pays partisans de ce système qui permet de renvoyer les demandeurs d’asile dans le pays de l’Union par lequel ils sont arrivés.
Vœux belges exaucés
Mais les choses avancent, disent en substance les 27, citant les "travaux" législatifs en cours "concernant le pacte sur la migration et l’asile." Celui-ci doit aboutir avant la prochaine échéance législative, courant 2024...
En attendant, "l’importance des règles de Dublin est reconnue et des engagements sont pris concernant un meilleur contrôle des frontières extérieures", s’est réjouie la secrétaire d’État belge à l’asile et à la migration, Nicole de Moor, qui avait convoqué la fameuse réunion d’urgence à Bruxelles après l’incartade italienne en décembre dernier.
À l’issue de la réunion des chefs d’État et de gouvernement au petit matin vendredi, le chancelier autrichien Karl Nehammer a lui aussi exprimé sa satisfaction : "Nous avons l’engagement que tous les pays situés aux frontières extérieures seront pris en considération par la Commission lorsqu’il s’agira de protéger ces frontières extérieures", a estimé le responsable, se félicitant d’une "clarté sans précédent".
Un mur, une "honte"
Si un tel financement est jugé possible juridiquement par le président du Conseil européen Charles Michel, la Commission européenne a jusqu’à présent refusé que l’argent de l’UE aille à des "murs et barbelés".
L’exécutif communautaire permet toutefois que le budget européen serve à des équipements de surveillance accompagnant ces infrastructures, comme des caméras ou des détecteurs de mouvement.
La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a quant à elle évoqué vendredi le financement possible de "d’infrastructures mobiles et fixes, des voitures aux caméras, des tours de guet à la surveillance électronique".