“Les Wallons aiment profiter de la vie… ” : la petite phrase de Paul Magnette qui suscite la polémique
”Beaucoup de Wallons se demandent pourquoi ils reportent si longtemps leur bonheur. Les Wallons aiment profiter de la vie. Est-ce mal ?”, a lancé Paul Magnette dans une interview accordée à l’hebdo flamand Dag Allemaal. Un trait d’humour du président du PS qui passe mal
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Publié le 07-02-2023 à 19h22 - Mis à jour le 08-02-2023 à 08h33
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Bart De Wever, Georges-Louis Bouchez, François De Smet, Catherine Fonck, Theo Francken, Raoul Hedebouw, Denis Ducarme, Egbert Lachaert, Sammy Madhi… Oui, ces politiques ont tous un point commun : ils se sont indignés d’une petite phrase prononcée par Paul Magnette, le président du Parti socialiste.
La blague sur le cliché du Wallon fainéant
Dans le dernier numéro de Dag Allemaal, Paul Magnette accorde une grande interview. Si les questions politiques ne vont pas toujours en profondeur (ce n’est pas la spécialité de la revue), tous les sujets du moment sont abordés : rapports avec la N-VA, relations avec la Flandre, Qatargate, criminalité…
Mais Paul Magnette a également accepté de dévoiler une partie de son intimité (là, c’est la spécialité du magazine). Il y parle de ses enfants, de sa compagne. Et partage des photos plus privées.
Mais c’est sa réponse à une question sur les différences de taux d’emploi et de chômage entre la Wallonie et la Flandre qui passe mal. Paul Magnette explique d’abord qu’il a “l’impression que parfois les Flamands en veulent trop”. Et qu’après des siècles de pauvreté, “travailler aussi dur que possible fait apparemment partie des gènes.”
Et après une blague, Paul Magnette ajoute : “Nombreux sont les Wallons qui se demandent pourquoi il faudrait attendre longtemps avant le bonheur. Les Wallons aiment profiter de la vie. Est-ce si mal ?”
Réactions politiques en cascade
”Paul Magnette revisite la cigale et la fourmi. Et comme la cigale, le PS a amené le sud du Pays à être bien dépourvu une fois la bise revenue. Cessez de résumer le francophone à un profiteur”, s’est indigné Georges-Louis Bouchez, le président du MR, sur Twitter.
Pour Raoul Hedebouw, “Paul Magnette ferait mieux de défendre classe travailleuse de tout le pays plutôt que de monter les régions les unes contre les autres.”
Enfin, pour Bart De Wever, le président de la N-VA, ces propos sont un “parfait résumé” de la Vivaldi : “Il est temps de sauvegarder notre prospérité flamande.”
Ce mardi en fin d’après-midi, Paul Magnette s’est contenté d’une brève réaction pour éteindre l’incendie. “Prendre la chute d’une blague pour une déclaration politique, où est-on ? Confirmation qu’il n’y a pas de place pour le second degré en politique. Et encore moins quand on fait exprès de ne pas comprendre.”
Des francophones très présents en Flandre
Si le président du PS est bilingue, il n’est pas fréquent qu’il accorde des interviews aux hebdos people flamands. Mais Dag Allemaal est l’hebdomadaire le plus lu au nord du Pays et occupe une place de choix dans l’univers médiatique. Après Georges-Louis Bouchez et Raoul Hedebouw, Paul Magnette va-t-il aussi squatter durant les prochains mois les médias néerlandophones ?
”Il est vrai que ces trois francophones sont désormais très présents dans l’espace médiatique flamand. Mais je ne suis pas certain que ce soit lié à l’agenda et au contexte préélectoral”, analyse le professeur Carl Devos, politologue à l’UGent. “Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez sont tous les deux candidats au poste de Premier ministre. Il est donc normal pour eux d’aller chercher du soutien et de se faire connaître du côté néerlandophone. Pour Raoul Hedebouw, c’est différent. Il est presque autant flamand que francophone et il est le président d’un parti unitaire.”