Van Aert – van der Poel : un nouveau duel pour un arc-en-ciel
La lutte s’annonce intense et explosive, ce dimanche, entre van Aert et van der Poel sur le parcours rapide d’Hoogerhheide.
Publié le 04-02-2023 à 12h33
Mathieu van der Poel n’y a pas été par quatre chemins. Il n’est pas satisfait de sa saison de cyclo-cross. Il en espérait plus. “Mais une victoire au Championnat du Monde changerait la donne”, a-t-il déclaré au Nieuwsblad cette semaine. Cette édition du Mondial sera particulière pour lui, car elle est organisée dans son pays, à Hoogerheide, où a grandi sa famille. Son père, Adrie, fait d’ailleurs partie de l’organisation et a dessiné le parcours.
Un tracé sur lequel il a gagné à cinq reprises dans le cadre de la manche de la Coupe du Monde qui y est généralement organisée. Et il se verrait bien décrocher, dimanche, son… cinquième titre de champion du monde chez les pros. Chez lui, aux Pays-Bas, Mathieu van der Poel sera soutenu par de nombreux supporters (les organisateurs espèrent 45 000 spectateurs sur les trois jours, dont 35 000 dimanche), même si la proximité de la frontière amènera de nombreux Belges à Hooghereide. Pas de quoi impressionner Wout van Aert. “J’ai déjà disputé des Mondiaux aux Pays-Bas, et j’en ai gagné”. Il fait référence à sa victoire chez les espoirs à… Hoogerheide, en 2009, et à Valkenburg chez les pros. Au contraire de son rival, qui n’a jamais décroché le maillot arc-en-ciel chez lui, dans son pays. “Je ne suis plus autant nerveux qu’avant par rapport au Mondial, mais cela reste un rendez-vous important”, évoque le petit-fils de Raymond Poulidor.
"Qui a le plus de chance entre Wout et moi ? C'est du 50/50."
Le plus important de l’hiver pour les deux rivaux, qui ont dominé les autres adversaires chaque fois qu’ils ont pris le départ. Avec des statistiques impressionnantes. En treize compétitions, Wout van Aert s’est imposé à neuf reprises. Sur les quatre autres épreuves, il a terminé… deuxième. À chaque fois derrière Mathieu van der Poel ! Ce dernier a été un peu moins en réussite. Il s’est imposé six fois en quatorze compétitions. Dans leurs confrontations directes cette saison, Wout van Aert mène 6 à 4. Mais, comme le disait Mathieu van der Poel, seule la victoire de ce dimanche sera réellement déterminante sur l’impact de l’hiver.
Cela promet un duel intense en clôture de ce week-end arc-en-ciel. Le Belge visera son quatrième titre chez les pros, avec l’envie de rejoindre son rival, qui compte déjà quatre titres de champion du monde chez les élites. Après avoir terminé quasiment au coude-à-coude sur leur dernier duel, à Benidorm, il y a deux semaines, ceux qui visent les mêmes grandes classiques du printemps sont prêts à se faire la guerre à nouveau, en apothéose de leur saison hivernale. “Qui a le plus de chance ? C’est du 50/50”, commentait, après son succès à Besançon dimanche dernier, Mathieu van der Poel.
Les autres Belges pensent à… la troisième place
La moindre erreur pourrait se révéler fatale sur le parcours rapide d’Hooghereide, jugé plus facile que d’habitude par rapport au tracé de la Coupe du Monde. Un parcours agrémenté d’obstacles, comme des planches, que plusieurs observateurs décrivent comme très élevées. Un avantage évident pour Mathieu van der Poel, plus habile techniquement que son rival Wout van Aert. “Mais il y avait aussi des planches à Benidorm et ils ont terminé ensemble”, souligne Sven Vanthourenhout, le sélectionneur national belge.
Face aux deux ogres de la discipline (Tom Pidcock, le vainqueur de l’an dernier, est absent), les autres coureurs ne semblent se contenter que de la dernière marche sur le podium. “Être champion du monde ? Oulà, ce sera difficile”, a soufflé le champion d’Europe Michaël Vanthourenhout à la conférence de presse de la délégation belge. “On savait l’an passé qu’il y aurait plus de chances de gagner le Mondial, quand Wout et Mathieu n’étaient pas là. Mais ce sera un parcours très rapide, qui peut se jouer sur des erreurs individuelles.” Eli Iserbyt va plus loin dans la réflexion : “Si Wout et Mathieu se regardent, on peut essayer d’en profiter avec notre solide effectif belge”, ajoute-t-il.
Mais le ton n’est pas très convaincu.
Le programme
Samedi
11h00 : dames juniores.
13h00 : hommes espoirs.
15h00 : dames élites.
Dimanche
11h00 : juniors.
13h00 : dames espoirs.
15h00 : hommes élites.